Aléquia Notaré

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Aléquia
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Aléquia Notaré

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# Chronologiquement, l'histoire se passe comme cela :

Première partie : Environ deux mois après que Ragnaros soit vaincu à Hyjal.
Deuxième partie : Aux prémices de la troisième guerre.
Troisième partie : Un mois après que Deathwings ait attaqué Hurlevent.

L'exploration en elle-même commence à la troisième, le reste c'est du HS, mais faut bien présenter les personnages pour les suites...

# Il y a deux screens de cata... Mais vous savez tous à quoi ressemble une maison Gilnéenne non ?

# Oui, je répète souvent escalier, mais c'est pas comme si il y avait quelque chose d'autre dans cette exploration.

# /!\ Pavé /!\ , excusez-moi pour les fautes, un bonbon à celui qui arrive à tout lire.

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Aléquia Notaré :[/font]


cadavre 1 / L'ascension de la tour.



Pris au piège, le corbeau se désolait intérieurement de ce moment d'inattention qui lui paraissait bien fatal cette fois ci.
Il entendait un bruit aiguë et rapide, et en avait peur.


Aléquia observait la pauvre bête coincée dans le cercle de ronce qu'elle avait tendue durant la matinée, qui se débattait énergiquement, et elle riait.
Pas de la souffrance de la bête, non, cela faisait déjà un moment qu'elle avait acquis une neutralité nécessaire pour ce genre de chose ; mais plutôt de son expression semi-affolée et soumise qui lui rappelait diablement sa jeunesse.

Elle s'approcha de l'oiseau, pris son aile droite dans sa main, et la souleva brutalement ce qui produisit quelques craquements.
Le corbeau, pétrifié par la terreur, n'osa plus bouger, et regarda la jeune fille d'un air affolé.

Cela provoqua un autre rire chez Aléquia, puis une idée lui vint à l'esprit.
Elle sourit puis profita de la paralysie de l'animal pour passer lentement sa langue sous son aile écartée.

Le corbeau sentit soudain au contacte de ses plumes quelque chose d'humide qu'il était incapable d'expliquer.
Elle se déplaçait de façon ample et rapide sous son aile meurtrie, et puis au bout de quelques minutes s'en alla.

- Ahah ! Mais ce n'est pas toi...

Aléquia défit le piège, et le corbeau détala quasi instantanément en boitillant dans la direction opposée, remerciant sans doute Anzu pour ce salut inespéré.


Aléquia plissa le nez, et sentit la fraicheur de l'ombre sur son dos.
Le soleil commençait à disparaître derrière les plus hauts rochers de Deuillevent : c'était le signe qu'elle devait rentrer.
En prévision de la longue journée qui l'attendait le lendemain, elle ne perdit pas une seconde de plus et se dirigea vers Karazhan.



Karazhan la lumineuse, ancienne tour de mage construite sur l'un des plus grands croisements de lignes telluriques d'Azeroth, rayonnait toujours de son mystère et de sa grandeur au centre du défilé.


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Aléquia se souvenait toujours de sa première rencontre avec la tour : de la peur qu'elle avait ressentit à cause des effluves d'énergie démoniaques et nécrotiques dégagés par ce bâtiment aux allures sinistres et qui avait réussi à corrompre toute la région lui donnant cet aspect gris et lugubre.
À présent sa vision avait très nettement changé : Karazhan lui paraissait plus être comme un château fort protecteur, un véritable chez-soi la mettant à l'abri des monstres de l'extérieur, mais qui ne lui dévoilerait certainement jamais tout ses secrets.

Elle ouvrit aisément la grande porte.
Le verrou nécessitant la clé du gardien ne fonctionnait plus depuis que l'œil pourpre épura Karazhan en chassant le prince démon Malchezar, et Aléquia avait brisé depuis quelque temps le système de protection qu'avait instauré l'organisation.

Depuis, Karazhan avait été totalement laissé à l'abandon ; et ce ne fut pas pour déplaire à Aléquia qui n'eut effectivement pas tellement à se plaindre de visiteurs gênant exception de quelques spectres oubliés par le kirin'tor et quelque âmes courageuses de sombre-comté venant observer la tour maléfique de loin.

Elle entra, referma consciencieusement la porte, et emprunta les escaliers menant à la bibliothèque du gardien afin d'étudier les arcanes.
Karazhan était un complexe immense et Aléquia était très loin de connaître la destination de tous les couloirs et de tous les escaliers...
Mais à la force du temps elle avait fini par se créer ses propres chemins, et même si il lui avait fallut un long moment d'adaptation elle trouvait que c'était au final pas si tordu et même que cela faisait même régner une certaine logique et harmonie dans l'architecture de l'ensemble.

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D'humeur plutôt nonchalante, elle décida d'innover en coupant par une antichambre où elle n'était plus entrée depuis des mois.

La pièce était assez large et moins poussiéreuse qu'elle l'imaginait. L'endroit n'avait en lui même rien de bien extraordinaire, et représentait de ce fait la description type d'une antichambre selon Aléquia.
D'imposants miroirs étaient disposés de façon régulière sur le rempart droit, ce qui contribuait beaucoup à la sensation d'espace que procurait cette pièce.

- Mademoiselle Aléquia !

Sortie brutalement de ses pensées, d'un coup de talon Aléquia fit volte-face en marmonnant un sort de manière préventive.
Elle respira, ce n'était que madame Defenhall, et Aléquia s'étonna même sur le coup de ne pas avoir reconnu sa voix.

Madame Defenhall était un des spectres errant de Karazhan qui fut épargné, ou plutôt oublié, par l'œil pourpre.
Lors de la disparition des esprits d'Attumen et de Moroes, les fantômes restant perdirent leurs agressivités préférant aspirer à un repos éternel plutôt que de se battre face à des choses dont ils n'avaient plus consciences.

Seuls compagnie de Aléquia dans la tour, cette dernière restait néanmoins très méfiants vis à vis d'eux en raison du caractère totalement imprévisible et lunatique de ces êtres.
Elle répondit tout de même :

- Bonjour madame, que puis-je faire pour vous ?
- Avez-vous des nouvelles de mon fils ?

Toujours et encore la même phrase... Chaque fois que Aléquia rencontrait madame Defenhall celle-ci répétait la même question.
Une seule fois ce ne fut pas le cas : lors de leurs première rencontre, celle où le spectre appris que Aléquia venait de sombre-compté.
Depuis, mme Defenhall ne se lassait jamais de lui demander l'état de son fils, et comme un rituel Aléquia lui répondit :

- Oui, il se porte à merveille ! Il vous embrasse d'ailleurs.

Puis l'esprit s'en alla, satisfait contrairement à Aléquia qui éprouvait quelques remords. Elle ne disait évidement pas la vérité...
Étienne Defenhall avait épousé la sœur du maire de Sombre-compté et avait vécu une vie plus que satisfaisante, mais il fut malheureusement tué par une abomination de chair se nommant le balafré, il y a quelques années déjà.

Aléquia cachait cela à la pauvre femme, considérant que son repos était déjà bien assez troublé pour ne pas en remettre une couche.

Elle se concentra à nouveau sur les miroirs comme c'était le cas avant qu'elle soit interrompue. Cela faisait une éternité qu'elle n'avait plus revu son reflet !
Mais il faut dire que son apparence était vraiment devenue le cadet de ses soucis là où elle était. Jeune demoiselle dans l'âme, sa curiosité la poussa tout de même à s'y regarder un moment.

Elle avait encore maigrie, elle n'imaginait pas cela possible... Aléquia Notaré avait toujours été d'une maigreur impressionnante : ses parents à l'époque étaient même persuadés qu'elle était atteinte d'une maladie génétique, et ces derniers l'avaient régulièrement envoyé consulter des médecins de la banlieue Gilnéenne.
À vrais dire cela ne la dérangeait pas plus que cela, on disait que cela faisait partie de son charme et elle y croyait.
Après réflexion, son corps n'avait effectivement pas tellement souffert de sa nouvelle vie dans la tour, seul le visage avait été particulièrement bien marqué.
Autrefois doux et sans défaut, il avait gagné un caractère émacié qui donnait à Aléquia quelques années de plus et il témoignait de la malnutrition dont elle avait soufferte.
De profonds cernes s'étaient formés sous ses grands yeux azurs qui, face à des années de stress et de fatigue accumulés, peinaient à conserver leurs aspects farouches et piquants.

Son nez, extrêmement fin et de taille moyenne contrastait avec une bouche peu charnue mais sensuelle qui ne perdait jamais une occasion de dévoiler de belles rangées de dents blanches, l'une des rares choses n'ayant point perdues son éclat d'antan.
Sa chevelure brune très foncée avait quant à elle très légèrement grisonnée, ce qui à défaut cette fois-ci de la vieillir renforçait sa noirceur.
Aléquia avait des cheveux lisses mis-longs qui lui tombaient jusqu'aux épaules avant de remonter légèrement formant de petites pointes.
C'était la partie de son corps dont elle s'occupait le plus, par habitude sûrement.

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Elle détacha son regard du miroir, puis quitta la pièce pour continuer sa route vers la bibliothèque du gardien.
Après tout, son apparence n'avait plus grande importance maintenant, autant ne pas perdre trop de temps dessus.

Deux escaliers... Trois couloirs, ou quatre, elle n'avait pas compté, et elle arriva à destination.

Elle étudiait les arcanes surtout par défaut...
Elle avait au départ suivie dans sa jeunesse une formation de guerrière à cause de sa force impressionnante par rapport à son gabarit, mais, n’étant pas douée pour taper sur commande et cette activité étant pour le moins inhabituelle pour une jeune héritière, elle avait abandonné rapidement.
Le druidisme, qui avait pourtant avait commencé à son époque à être sérieusement étudié à Gilnéas, ne l'avait pas plus intéressé, et le reste n'avait pas non plus trouvé grâce à ses yeux en plus d'être inappropriée pour une fille de son rang.

La magie fut le seul domaine qu'elle n'avait pas repoussé totalement. Malheureusement son corps n'avait aucune affinité avec les arcanes, et elle avait depuis toujours été une piètre mage n'ayant réussit durant toute ses études à Gilnéas City qu'à envoyer une maigre boule de feu ( Gilnéas n'était pas réputé pour ses mages, mais n'était pas dénuée non plus d'écoles de magie qui toute s'étaient cassées les dents à essayer d'apprendre quelque chose à Aléquia ).


Elle avait découvert par hasard cette bibliothèque et ces livres lors de ses premiers jours à Karazhan.
Malgré que la plupart soit d'une complexité infâme qui les rendait indéchiffrables pour un être non-microbe normalement constitué, certains simples d'accès et bien écrit avait ranimé son intérêt pour cet art qui lui avait paru être si barbant autrefois.

Aléquia s'était même grâce à eux découverte des facilités pour le maniement fin de l'arcane à travers les sous-branches de l'illusion et de la divination chère à Médhiv.
Elle aurait pu, avec de l'imagination, presque passer pour un mage de bataille pour le peu qu'elle eu maîtrisé un minimum de sorts arcaniques offensifs et qu’elle ne fut pas été une brêle finie pour l'abjuration.
Elle se soupçonnait également du talent pour ce qui touche à la nécromancie, mais elle ne considérait pas assez folle pour vraiment pratiquer ce qui avait terrorisé son peuple et qui était indirectement à l'origine de tout ses problèmes.

"La magie pour les nuls"... Déjà lue. "Coutumes Mitohahiris", avec en supplément "comment cuire son microbe"... M'en fout.
"Tout sur les worgens"... Vois pas en quoi cela me concerne. "Histoires et légendes de Gilnéas"... Hm ?


Ce fut le premier cadavre sur Gilnéas qu'elle trouvait ici.
Elle ne se le cachait plus, elle était nostalgique de l'époque où elle avait vécu à Gilnéas City avec sa famille, et tout les évènements de la journée avait, semblait-il, pris un malin plaisir à le lui rappeler.
Aléquia n'était pas particulièrement superstitieuse, mais elle croyait ( ou plutôt aimait croire ) en ce genre de signe.
Ce fut la raison principal pour laquelle elle empoigna ce cadavre, quitte à pour une fois faire attendre les arcanes.

Elle tourna quelques pages, et à peine ses yeux étaient allé à la connaissance des premières lignes qu'elle se perdit dans ses pensées.
Souvenirs de là où tout avait commencé, et découverte du malaise qui ronge son esprit depuis.



Des années et des années auparavant...


...



- Maouh !

Début d'une fraîche soirée de novembre, un hurlement de arbre vibra dans les rues de Gilnéas.
Il s'en suivie presque immédiatement une torpille poilue qui, à la vitesse d'un murloc enragé et slalomant entre d'honnêtes passants et des caisses de pommes de terre, remonta la grande rue pour terminer sa course dans les bras d'une gamine dont les cheveux châtains étaient réputés perpétuellement en bataille.
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- Sulfurie ! Quelque chose ne va pas ?

Eeydve soupira, aucun doute que c'était encore du "made in Aléquia" . Elle caressa doucement la pauvre bête, qui soit dit en passant semblait s'être vite remise de ses émotions, et entendit la voix d'une personne derrière elle dont la présence ne l'étonna guère.

- Ah ! Eeydve, je te cherchais. Oh, mais Sulfurie est là aussi, comment il va le minou ?

Eeydve regarda sa sœur d'un œil perplexe. Aléquia était son aîné de trois ans, et on ne pouvait pas dire que c'était l'amour fou entre les deux sœurs Notaré.
Leurs noms complets étaient "Notaré de Siflune et des terres d'Idwin", Aléquia était donc l'héritière d'une famille noble et importante de Gilnéas, et ne perdait jamais une occasion de le montrer. Râleuse, arrogante et surtout manipulatrice, du haut de ses quatorze ans Aléquia prenait un malin plaisir à mener de sa barque ce qu'elle appelait "la populace" et avait tout d'une future dirigeante.

Eeydve, quand à elle, était plus discrète et réservée. En permanence sous l'ombre de sa sœur, elle n'était pas non plus l'une des cibles principales de cette dernière.
Au final elle était souvent oubliée, ce qui ne la dérangeait pas plus que ça.

Quand Aléquia réglait ses problèmes avec deux coups de pieds bien placés dans les tibias, Eeydve réglait les siens en allant ailleurs ou en parlant à un arbre ; c'était sûrement la principale différence à retenir entre elle.

- Aléquia... Qu'a-tu fais encore fait à Sulfuris ?
- Moi ? Mais rien, comment tu peux imaginer que je puisse faire du mal à ce jolie petit chaton ?

Eeydve s'était apprêté à déballer tout ce qui faisait qu'elle pensait que Aléquia en était parfaitement capable, mais elle se retient lorsqu'elle vit sa mère arrivée de l'autre cotée de la rue. Alice Notaré était le portait craché de Eeydve tant physiquement que mentalement, excepté peut être des cheveux plus lisse et un caractère plus trempée pour Alice, mais rien qui ne puisse pas faire remarquer leur lien de parenté à un nain bourré et myope.
Alice possédait un don que beaucoup de personne à Gilnéas lui enviait : celui de faire obéir Aléquia ; ce qui, il faut l'avouer, n'est pas rien. D'ailleurs au vue de la manière dont elle regardait cette dernière, elle n'allait pas tarder à l'utiliser.
Cette pensé fit esquisser un rapide sourire à Eeydve, qui en conséquence s'était abstenue de répondre à sa grande sœur.

- Aléquia Notaré de Siflune !

Aléquia s'arrêta de sourire et plissa le nez, tout d'abord car elle n'avait pas prévue l'arrivé de sa mère, et deuxièmement car c'était rarement bon signe lorsqu'elle l'appelait par ses deux premiers noms.
Elle poussa un léger soupire, puis répondit :

- Oui, maman ?
- Cette merde est-elle de ta création ma fille ?

Alice Notaré souleva d'une main un microbe tremblotant recouvert de crottin à l'odeur qui aurait pu faire passer un ogre pour un vendeur de parfum d'un quartier chic de Dalaran, ce qui eu pour effet secondaire de faire éclater de rire Eeydve. Aléquia lança un regard noir à sa sœur, puis fit la moue : cela faisait longtemps qu'elle s'était résignée à mentir avec sa mère. Elle préféra donc ne rien dire. Alice reprit :

- Je t'ai déjà dit de ne pas envoyer Koulie sur des missions suicides !
- Je lui ai juste demandé de nettoyer l'écurie du gros Charle...
- Tu connais le gros le Charle non ? On se demande comment cette chose énorme à pu être identifié comme un parapluie... Bref, tu vas lui faire subir quoi maintenant ? L'envoyer chercher des œufs de Qirajis à Silithus ? Ah, j'oubliais, ça tu l'as déjà fait !

Aléquia retient un léger rire. Il y a deux ans, elle avait envoyé Koulie chercher des œufs à Silithus, et il était revenu cinq mois après à moitié dévoré et couvert de piqure de créatures insectoïdes. En contrepartie les œufs avaient été délicieux, mais le pauvre microbe était resté en mode hors-service pendant un long moment.

- Mais, maman ! J'ai reçu ce microbe pour mes dix ans, et j'ai le droit d'en faire ce que je veux.
- Une idée lumineuse de ton père... Et bien le pauvre Koulie à assez souffert j'estime, et je t'ordonne donc de lui ordonner quelque chose qui le congédiera définitivement.

Aléquia plissa à nouveau son nez, il n'y avait visiblement aucune chance de discuter, et de toute façon le microbe était périmé depuis des lustres. Elle se tourna vers le petit être odorant et lui dit à contrecœur :

- Bon, le nabot puant, maintenant tu vas t'en aller, et tu vas, euh... Vivre en ermite pour le restant de tes misérables jours à Dun'Morog, et surtout tu ne quittes pas cette région et tu ne reviens jamais ici, ok ?
- Dis lui aussi d'essayer de trouver comment on entre dans le rêve d'émeraude !

Aléquia regarda sa sœur d'un air intrigué.

- Euh, pourquoi le rêve d'émeraude ?
- Ben, c'est jolie.
- Bon... Le microbe, tu essayeras aussi de trouver comment on entre dans le rêve d'émeraude, ça t'occuperas.
- À vos ordres mademoiselle de Siflune, répondit le microbe, puis-je me nettoyer avant ?
- Tu en auras l'occasion car j'ai décidé que tu iras rejoindre les montagnes en coupant à la nage par la mer au sud, allez du balais !

Alice haussa les sourcils en signe d'une légère exaspération, puis lâcha le microbe qui s'empressa de se rendre vers le port le plus proche. La loyauté de cette petite bête était sans limite, un jour cela le perdra se dit Aléquia. Considérant cette affaire terminée, elle allait s'en aller mais cette perspective disparu voyant que dans son regard que sa mère n'en avait visiblement pas encore fini avec elle.
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- Aléquia, viens avec moi, j'ai à te parler... Eeydve, toi va rejoindre ton père avec Sulfuris, il est au manoir je pense.

Puis Alice fit signe à Aléquia de la suivre et emprunta une ruelle sur la gauche.
Aléquia s'empressa de la rejoindre, ce genre de discutions n'était dans ses habitudes et cela devait sûrement cacher quelque chose de bien plus important qu'un banal sermon sur un microbe couvert de crottin.
Lorsque Eeydve se trouva hors de vue, Alice Notaré prit la parole :

- Aléquia... Tu es au courant de la menace qui plane ces derniers temps à Gilnéas ?
- Le fléau ? Oui.

La peste mort-vivante était l'une des plus grande crainte de la nation. De nombreux récits d'horreurs étaient racontés sur ce sujet et la population vivaient en permanence avec la peur que l'infection passe la frontière. Les récents évènements à Lordaeron ont achevé de passer ce fléau de quelques fables effrayantes à une réalité monstrueuse qui n'avait jamais été aussi proche et qui pouvait détruire Gilnéas si rien n'était fait.
Aléquia s'en moquait un peu, ou plutôt elle n'arrivait pas à le concevoir. Pour elle, rien ne pouvait changer, c'était impossible.

- Et bien... Les autorités ont décidé de fermer le rempart de Grisetête quitte à devoir s'écarter des autres nations humaines pendant quelque temps.

Aléquia regarda sa mère en plissant le nez. Elle avait très envie de répondre : Et alors.......... ? ; mais elle se retient sachant que sa mère ne lui dirait pas un truc pareil si elle n'était pas concernée d'une manière ou d'une autre.

- Après la fermeture du rempart, continua Alice, le pays sera totalement imperméable, rien ne pourra sortir ni rentrer, c'est l'un des gros avantages que nous possédons par rapport aux autres nations.
- Tout va bien donc, nan ?
- Pas vraiment... On a jamais eu à faire face à quelque chose de l'envergure de ce fléau, le rempart ne peut rien contre un nuage de peste, et il suffirait d'une seule tomate contaminée pour perdre Gilnéas, tu comprends ?

Aléquia hocha la tête, en gros elle devra se priver de tomates pendant quelques temps.

- Même ici nous ne seront plus en sécurité, j'ai donc discuté un moment avec ton père... Le rempart ne sera fermé que dans trois jours, nous avons encore la possibilité de partir ; mais à cause de son statut ton père est obligé de rester ici pour protéger et gérer la cité.
- C'est à dire que... ?
- Nous ne pouvons pas prendre le risque de tous disparaître au cas où Gilnéas tomberait ; toi et moi quitterons donc Gilnéas avant la fermeture du rempart.

Aléquia eu l'impression que Draenor s'écroulait sur elle, elle n'avait pas envisagé cette possibilité une milliseconde et fut soudain terrifiée par cette idée.
Gilnéas City était son univers, elle ne se voyait absolument pas vivre ailleurs.

- Mais, maman, et Eeydve on en fait quoi ?
- Eeydve restera ici, elle est trop jeune et je ne peux pas m'occuper seule de vous deux. Elle vivra avec ton père et je suis sûr qu'avec lui elle ne lui arrivera rien.
- Si tu es sûr qu'il n'arrivera rien, pourquoi nous partons nous ?
- Jacque va avoir du travail, beaucoup de travail... On ne peut pas rester et être des fardeaux pour lui. Ce choix est peut être étrange mais on en a discuté longtemps et c'est la meilleur solution.

Aléquia ne dit rien pendant un moment. Elle était certaine que quelque chose lui échappait, mais était incapable de dire quoi.

- Nous irons à Hurlevent, c'est une grande ville aussi, tu t'y feras vite.

Au moins ce ne sera pas trop chez les ploucs.
Elle avait vaguement entendu parler de Hurlevent, mais n'avait aucune idée de à quoi cela pourrait ressembler. De toute façon elle n'avait jamais quitter la région de Gilnéas depuis sa naissance, le monde extérieur était donc un mystère pour elle, mais un mystère qui serait toujours plus moche que Gilnéas City.

- Nous partirons demain, autant ne pas perdre de temps... Je vais te laisser dire au revoir à tes amis, si tu me cherches je rentre au manoir.

Puis Alice s'éloigna, laissant Aléquia songeuse. Elle avait toujours un mal de chien à réaliser la situation, et c'était l'une des premières fois de sa vie où elle ne savait ni quoi faire ni comment réagir.
Puis elle vit la ville, sa ville. Elle se mit à l'apprécier comme jamais auparavant, elle, et tout ses souffres-douleurs personnel qui constitue la vaste populace.
Lorsque la journée fut tombée et les rues désertées, elle se déclara à voix basse :

- Ce départ est une connerie, une immense connerie.

Et elle ne pouvait pas imaginer à quel point elle avait raison.




...



Aléquia ferma son cadavre de légende et regarda par la fenêtre.
Elle se toucha l'épaule et ressentit une légère douleur.
Gilnéas était du passé, et elle savait parfaitement comment elle en était arrivé là.

Comment Karazhan la captura, le jour où elle avait crié :


...
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Aléquia
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Re: Aléquia Notaré

>

Aléquia regarda l'édifice avec des yeux ronds, ni à Gilnéas et ni à Hurlevent elle n'avait jamais vue quelque chose d'une hauteur comparable.

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Elle fut soudainement assaillie d'un doute et tira les deux papiers se trouvant dans sa poche.
Le premier possédait comme titre :
" Traité sur le rêve d'émeraude et les théories sur la présence titanique de Draenor, de Nordim Yselkïn " ( elle l'avait trouvé par terre dans le bosquet du crépuscule et elle ne savait pas trop pourquoi elle le gardait ).
Le second était les indications que lui avait donné la femme que l'on appelait "la sorcière" à sombre-compté.
C'était celui là qui l'intéressait, et elle s'empressa de le déplier afin de pouvoir le relire :

" Celui que je souhaite que tu rencontres se trouve au sommet de la tour de Karazhan, ancienne demeure de Aegwin puis de Médhiv.
La tour se trouve au sud du défilé de Deuillevent.
Tu ne peux pas la louper : il suffit que tu suives le chemin partant au nord-est de Sombre-compté puis que tu diriges vers la tour que tu verras au loin une fois à Deuillevent.

Karazhan est un des lieux où s'exprime le mieux les arcanes avec Frimara, Dalaran et l'on suppose autrefois Eldre'Thalas.
C'est aussi un point de collision entre plusieurs dimensions, donc ne t'étonnes pas ma fille si les proportions sont anormales ou si tu te rends compte que des pièces sont différentes lorsque tu reviens sur tes pas.
Karazhan est l'un des pires labyrinthes qui soit, mais...
"

Aléquia poussa un profond soupir. Au point où elle en avait été, elle aurait accepté de faire n'importe quoi se changer les idées, la preuve étant qu'elle avait accepté ce truc délirant dans la tour de Karazhan qui était considérée comme un monstre par les habitants du bois de la pénombre.
En relisant tout le passage sur la collision des dimensions elle commençait à présent à amèrement regretter ce choix, mais il était trop tard pour faire marche arrière.

Elle continua sa lecture... :

" Autre chose : La porte principal a été scellé par un sortilège mineur de l'œil pourpre, prends la porte de service qui se trouve de l'autre coté de la tour. "

Aléquia jeta un rapide coup d'œil sur la porte.
Effectivement, une aura violette tournoyait autour de la poignée, et elle était loin d'avoir les capacités de briser ce sort.

Elle poussa le second soupir d'une belle série qui s'annonçait prometteuse, puis alla chercher la seconde entrée.
Elle ne mit pas longtemps à la trouver, l'expression "de l'autre coté de la tour" était assez explicite.
Ce passage était une sorte d'escalier de pierre plat qui s'enroulait autour d'une base rocheuse pour aboutir à une grille :

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Aléquia se demanda sur le moment pourquoi le Kirin'Tor n'avait pas scellé cette porte là...
Puis elle se rappela que c'étaient des mages, donc par définition une conspiration de gens coincés et pas très finauds dès que l'on quitte le domaine de l'invocation de brioches ou du rôtissage de lapins innocents.

Assez pensé, pensa-t-elle en évitant de penser au paradoxe auquel elle venait de penser, allons-y.
Et elle entra, sans se méfier le moins du monde qu'elle venait par cette action de rompre définitivement avec son ancienne vie.



>

Une analyse rapide de l'endroit où elle venait de pénétrer qui comprenait respectivement : de la roche, du bois, et surtout de la poussière ; lui permit de se redéfinir la signification du terme miteux.

Elle relativisa, ce n'était sûrement que la cave de la tour et la partie haute allait être différente, ou alors c'est que Médhiv n'était pas la personne qu'on lui avait décrite.

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Elle toucha par curiosité une poutre en bois, puis soudain entendit un craquement derrière elle.
En une fraction de seconde elle dégaina Ossuana et se mise en garde. Lorsqu'elle avait demandé à la sorcière si il y avait des spectres ( ou tout autre chose pas spécialement amicales ) à Karazhan, cette dernière s'était contentée d'un haussement d'épaule qui pouvait signifier beaucoup de choses.

Elle attendit une trentaine de seconde, puis repris sa respiration et rangea son arme.
L'héritière de Siflune n'était pas spécialement froussarde, mais sa nullité en tant que mage lui conférait une vulnérabilité ce qui l'obligeait à faire preuve d'une prudence extrême allant à la limite de la paranoïa.

Ossuana était le bâton que la sorcière lui avait offert lors de leur rencontre.
Aléquia ne doutait pas de sa valeur symbolique, mais elle ne doutait pas non plus que ce malheureux et usé bout de bois n'allait pas lui servir à grand chose si elle se retrouvait en face d'un être du genre à ne pas gambader dans les forêts avec les druides et les dryades.

Comme elle ne comptait pas s'arrêter au premier bruit curieux, elle continua sa visite de la tour en empruntant un escalier qui se trouvait au bout de cette sorte de cave.
Il l'amena... Vers le deuxième étage de la cave dont elle va épargner la description puisque c'était dans les grandes ligne la réplique exact du précédant avec sa dose de poussière en plus.

Ah, si, détail notoire : un pont, si on pouvait qualifier cette misérable construction comme cela, reliait deux bouts d'une énorme crevasse dans le sol :

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Mourir d'une chute à cause d'un pont de fortune à Karazhan, cela ferait un peu gag...
Enfin, elle ne s'attarda pas longtemps sur cette hypothèque et passa d'un coup la construction qui s'avéra bien plus solide qu'elle n'en avait l'air.

Elle se rendit compte au même moment, et pourtant il y en avait des raisons pour que cela atteigne son esprit avant, que l'endroit était complétement en ruine.
Ce détail la turlupinait, Aléquia n'avait pas entendue parler d'une catastrophe ayant touché Karazhan...


C'est avec cette réflexion qu'elle prit un autre escalier, second également d'une autre longue série à avenir, qui allait enfin la faire sortir de cette cave.
Tout au long de son ascension elle avait ressentit une sensation étrange, une sorte de mauvais pressentiment.
Depuis qu'elle avait franchie la porte de service un léger stress la titillait, ce qui l'étonnait puisque dans le passé elle avait été contrainte de vivre des moments bien pire qu'une simple visite d'une vieille ruine.


Elle arriva dans une nouvelle pièce de la tour. Celle-ci était... grande, oui c'est le mot, et imposante en même temps ( il faut reconnaître que ce sont deux notions allant souvent ensemble ).
Aléquia se sentait minuscule ici. Tout était disproportionné : les tables, les escaliers, etc...
Il lui était réellement difficile d'imaginer comment un humain pouvait vivre seul ici.
Elle nota également...

>

C'est quoi ça encore ?
Et le bruit se répéta une fois. On aurait dit un son de cloche, mais il lui était impossible de localiser d'où il pouvait provenir.
Elle plissa le nez et une goutte de sueur perla sur son front ; ce son n'était pas un hasard et le bruit craquement de tout a l'heure lui revint à l'esprit.

Puis, elle se mit à entendre une sorte de musique. Au départ elle pensait que c'était l'une de ses hallucinations, mais le volume augmentait progressivement et ce, jusqu'à qu'elle fut capable de distinguer l'instrument qui produisait cette mélodie : un piano.
Elle fut prise d'une peur soudaine, cette musique était bien réelle et témoignait d'une présence pas forcément vivante dans la tour.
Aléquia posa la main sur son cœur : s'en était trop, il fallait qu'elle parte, la sorcière trouvera un autre pigeon pour aller se faire tuer dans Karazhan.


Elle pivota afin de retourner sur ses pas, mais son projet de fuite fut interrompu brutalement lorsqu'elle s'aperçut que l'escalier qu'elle venait de prendre avait disparue.
Une sueur froide la saisie, elle réalisa soudaine ce que voulait dire le message par "collision entre les dimensions", et se rendit en même temps compte qu'elle était officiellement coincée dans une tour joyeusement hantée.

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Elle respira ensuite lentement pour se calmer, puis, une fois qu'elle reprit ses esprits, commença à analyser la situation.
Elle était dans une salle rectangulaire qui possédait plusieurs étages et qui était le point de départ de nombreux escaliers et couloirs.

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Aléquia poussa un soupir nerveux, cette tour avait l'air d'être un magnifique labyrinthe et le fait ennuyeux que les passages avaient une fâcheuse tendance à disparaître selon leurs bons vouloir était loin de lui rendre la tache plus enthousiasmante.

Et si je n'en sortais jamais ?

Elle évacua illico cette horrible pensée, puis emprunta le premier escalier qui lui passa sous la main.
Dans un lieu normal elle aurait minutieusement cartographié son avancée, mais ce n'était pas un lieu normal et Aléquia réalisait parfaitement qu'elle n'arriverait à rien ici avec ce genre de méthode classique.

Il fallait qu'elle fonce, et qu'elle regarde après.
Elle n'avait plus qu'un seul but en tête : monter au sommet, et tant qu'il y avait des escaliers il n'y avait aucune raison de s'arrêter.

La musique quand à elle continuait, elle avait atteint un volume sonore suffisamment élevé pour que Aléquia n'en loupasse pas un accord, mais toujours trop faible pour lui permettre, ne serait-ce que dans une vague direction, de localiser le piano.

Pour se rassurer, elle se rappela l'une des paroles de l'un de ses maîtres mages à Gilnéas, le seul qui valait sûrement quelque chose.
Il était petit, avait des cheveux et barbiche blanche impeccables, deux yeux noirs pénétrant, et il se tenait toujours parfaitement droit comme si sa vie en dépendait.
Il était d'un cynisme épouvantable, et traitait tout avec un certain recul et beaucoup de décalage.
Il lui avait dit, un jour où elle avait échouée en voulant tuer une sauterelle :

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En plus d'être hors-sujet, c'était typiquement le genre de grandes phrases qui ne veulent rien dire que Aléquia déteste et que disent les gens qui désirent se faire croire qu'ils sont plus intelligent et profond qu'ils ne le sont, mais elle s'en moquait car elle aimait bien ce type.
Dommage qu'il avait été exécuté.

Elle arriva à un autre étage puis jeta un coup d'œil en bas afin de vérifier que la dimension ne s'était pas enfuie durant qu'elle avait le dos tournée.

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Rien à signaler, tout paraissait normal.
Elle eu légèrement honte, elle s'était peut être affolée trop vite et ce n'était pas digne de Aléquia Notaré de Siflune.

Quelque chose la tira soudain de ses pensées, un craquement, comme celui qu'elle avait entendue dans la cave mais en plus sourd et qui se répéta plusieurs fois.

Aux chiens et à Kil'Jaeden la dignité de la demoiselle de Siflune, elle se précipita dans un couloir qui partait de façon parallèle par rapport à l'endroit où elle se trouvait une dizaine de secondes plus tôt, puis resta un moment haletante contre le mur.
Aléquia réalisa à quel point elle avait été exposée aux regards dans la grande salle rectangulaire, et l'erreur pharaonique qu'avait été de ne pas avoir cherché ni a être discrète ni à se cacher lorsqu'elle était entrée dans cette fichue tour.

Tu pensais pouvoir entrer comme ça dans l'antre de l'avatar de Sargeras ? Tu es décidément trop stupide ma chère.

Les craquements s'arrêtèrent, et Aléquia en profita pour quitter ce couloir afin d'entrer dans une petite salle sur le côté.

Celle-ci n'avait rien de spécial, il n'y avait ni meubles ni quelconque décoration mais il semblait que c'était le cas de nombreuses salles dans la tour.
Une intuition la fit regarder le plafond :

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Elle était dominée par plusieurs poutres de bois qui se croisaient de façon perpendiculaire.
Peut être étaient-ce les fondations d'un sol en construction ? Elle ne voyait que cela pour expliquer leurs présences.

Elle ne s'y attarda pas plus que cela ( elle n'était pas maçon de Hurlevent après tout ) et se hâta d'emprunter un autre couloir.
S'en suivie d'innombrables escaliers, d'autres couloirs, et encore des escaliers, qui aboutissaient tous à des pièces effrontément vides mais qui pourtant chacune possédait un style qui lui était propre ce qui montrait que toutes sans exception avaient été consciencieusement travaillées et placés de manières minutieuses et réfléchis.

C'était un labyrinthe, mais un labyrinthe remarquable du fait de son architecture qui était tel que l'on savait à peu prêt où l'on était tout en étant incapable de comprendre ou de deviner la destination des multiples passages.
Il provoquait en cela une frustration qui pouvait sans trop de mal être considéré comme une forme de sadisme pur.

Mais Aléquia n'en était plus à réfléchir à tout cela.
Elle avait radicalement modifiée sa manière d'avancer : elle se déplaçait de manière courbée, un peu comme les enfants qui hurlait " FUFU § " à Hurlevent, elle prenait rigoureusement soin de se cacher derrière une rambarde ou un pilier dès qu'elle le pouvait, et elle essayait régulièrement de canaliser des énergies arcaniques pour le cas où elle devrait se défendre, même si elle savait pertinemment qu'elle n'arrivait à rien en faire.

Après avoir tourné en rond pendant... trente minutes ? ( La notion du temps lui échappait totalement, mais ça ce n'était pas nouveau )
Elle arriva finalement dans une autre grande salle, ressemblant un peu à la première grande salle rectangulaire, mais assez particulière pour que Aléquia concentra un moment son attention dessus.

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Comme l'autre, celle-ci possédait plusieurs étages visibles ( ce qui fit soupirer Aléquia ) mais était séparé en deux par un mur possédant divers ouvertures.
Il n'y avait aucun aspect pratique à cela, c'était juste pour la beauté. Aléquia considérait cela d'une idiotie profonde : elle n'a jamais été réceptive à ce genre de chose.

Elle se plaça derrière une "stèle" ornant un escalier descendant, puis plissa le nez. L'odeur de poussière qu'elle avait plus ou moins ignorée jusqu'à présent c'était muée de façon imperceptible en une espèce de parfum se situant entre le renfermé et la pourriture.

On se croirait dans une mauvaise histoire d'horreur, pensa-t-elle, je croyais qu'en vrais les monstres préféraient se jeter sur moi pour repeindre le sol avec ma cervelle au lieu d'utiliser tout ces artifices stupides...
Puis elle se mit à respirer par la bouche, quoiqu'elle en pensait l'odeur lui donnait la nausée.

Elle devrait normalement passer à la description des trouzièmes escaliers et couloirs qu'elle emprunta pour passer à l'étage, mais elle décida de l'épargner considérant que c'était déjà fait de manière assez fidèle quelques paragraphes plus haut.

Elle arriva à l'étage de là où elle était avant, et remarqua que se trouvait devant elle les mêmes types poutres en bois qui l'avaient intriguées dans l'une des premières pièce.

Elle se pencha puis passa délicatement son doigt sur l'écorce froid.
C'était du solide.
Elle avait une furieuse envie de monter dessus, ce qui lui permettrait de rejoindre l'autre coté où elle apercevait un superbe escalier montant, mais elle se retrouverait à découverte...

Elle médita dessus un petit moment, puis raisonna finalement en se disant que si les spectres ne l'avaient pas encore détectée, c'est qu'elle n'avait aucune raison de les craindre.
Elle coupa donc, avec néanmoins une confiance toute peu affirmée en soi, par cette poutre.


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Un autre craquement se produisit.
Pendant une demi-seconde Aléquia envisagea que cela provenait de la poutre sur la laquelle elle était, et elle se rua en conséquence de l'autre côté comme si, en fait c'était le cas, sa vie en dépendait ( en réalité, c'était plutôt la perspective de refaire tout le trajet qui ne l'amusait pas vraiment ).

Fausse Alerte, la poutre allait très bien, mais on ne pouvait en dire autant de Aléquia.
Les alternances entre les courtes scènes d'actions, où elle essayait d'échapper à quelque chose qui n'arrivait jamais, et les long moments où il ne se passait rien quand elle était perdue dans le dédale infâme qu'était cette tour, commençaient à sérieusement l'éprouver et elle ressentait un besoin de sommeil de plus en plus insistant.

Il était quelle heure d'ailleurs ?
Elle n'en avait aucune idée et, avait autant de considération pour cette question que pour la première dent de Varian vrym.
Depuis quelques années elle vivait environ autant le jour que la nuit.

Maintenant qu'elle y pensait, elle n'avait pas vue une seule fenêtre donnant sur l'extérieur depuis qu'elle trainait ici : seulement quelque vitraux rouge et noir qui faisait connexion avec d'autres pièce.
Comment il faisait Médhiv pour l'aération ? Pourquoi elle était en train de penser à des choses d'une in-intéressance rare ?

Elle reprit sa route, se disant qu'elle aurait toute sa vie pour découvrir le secret de l'aération de Karazhan si elle s'en sortait indemne.
Elle essaya de se divertir en se rappelant sa vie à Gilnéas, distraction comme une autre sachant que malgré leurs originalité architectural, les pièces se ressemblait faute à une décoration inexistante et que rien...

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... n'était décidément simple dans ce monde de fous !
Un rictus se dessina sur son visage, elle voyait enfin le grand n'importe quoi de ces lieux prendre forme, elle avait enfin une preuve matériel qu'elle ne délirait pas.

Cette porte donnait sur le vide, le néant, quelque chose qui n'était pas comparable à l'atmosphère naturelle d'Azeroth.
Elle voyait au loin l'intérieur d'une salle, comme si les murs étaient aussi fins qu'une feuille de papier, ou plus simplement qu'ils étaient creux.
La fameuse distorsion dimensionnelle proviendrait de cette particularité donc, ou celle-ci n'en était qu'une conséquence...

Une légère brise provenant de cette porte, ou faille préférait-elle l'appeler, lui caressa le visage.
Si elle avait été de nature positive elle aurait été heureuse d'avoir résolue le mystère de l'aération qui l'avait agacé une bonne dizaine de seconde, mais, comme elle restait fidèle à elle même, elle se mit à réfléchir sur la provenance de cet air.
D'un autre monde du type de Draenor ? Impossible, il faut un portail d'une puissance colossale comme la porte des ténèbres pour aller aussi loin ; par contre il n'était pas inconcevable qu'il puisse la téléporter à un lieu proche du type de Strangleronce.

Une manière de fuir ? Une manière de s'écraser en apparaissant cinquante mètres au dessus du sol oui !

Elle fit passer Ossuana à l'intérieur de la faille, juste pour voir.
Elle attendit un moment puis elle vit des filets arcaniques s'enrouler autour de son bâton.
Aléquia n'eut pas le temps de théoriser sur ce phénomène que des tiges arcaniques bondirent hors du portail et commencèrent à tourner autour d'elle.
La meilleure chose à faire dans ces cas-là est de ne plus bouger, et ce fut ce qu'elle fit.
La réalité de la pièce qui l'entourait commençait à devenir floue, un peu comme si elle était sous l'eau.
Puis elle vit des traits violets fuser à ses côtés. Chacun de leurs passage brouillait un peu plus l'espace, et ils s'achevaient par de petites explosion laissant à leurs places des trous noir totalement opaque.
Bientôt elle se retrouva dans l'incapacité totale de distinguer ce qui l'entourait, elle avait la désagréable sensation de ne pouvoir concentrer son regard nulle part comme si elle devenait aveugle.

La phase de brouillage total avait duré quelques minutes lorsqu'elle retrouva enfin un sens de la vision acceptable.
Elle était à l'air libre, ça c'était certain... Sortie de Karazhan ?
Une minute supplémentaire lui permit d'affirmer que non, elle avait juste atterrie sur une sorte de balcon :

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Ce contacte avec le monde extérieur la revigora, elle n'était pas claustrophobe mais il y avait des limites à tout quand même !

Mais cet enthousiasme s'acheva brutalement lorsqu'elle se rendit compte de la téléportation forcée qu'elle venait de subir.
Certains trolls mettent trente seconde avant que leurs cerveaux se rendent qu'ils ont mal : un jour quelqu'un avait appelé Aléquia "la troll",
et on pouvait être certain qu'il ne le refera plus jamais.

Ses émotions passées, elle se mit à faire un point sur la situation et remarqua qu'elle possédait une occasion en or de s'échapper d'ici.
Malheureusement le balcon était haut de plusieurs mètres, et Aléquia était d'une nullité affligeante en ce qui concernait le sort chute lente.

- Qui êtes-vous ?

Le sang de L'héritière de Siflune se glaça. La voix qui venait de surgir derrière était une voix faible et rocailleuse, et elle imagina d'un coup toutes les horreurs dont elle pouvait provenir. Elle prit ce qu'il restait de son courage à deux mains, et se retourna d'un coup.


Elle se trouvait à présent en face d'elle une très vieille femme, qui était... Transparente ? Un fantôme ?!
Tremblante elle saisit Ossuana et fit un pas en arrière, elle attendait de voir ce que ferait le spectre avant d'essayer de lancer une attaque.

La vieille dame, qui ne s'était pas offusquée du comportement agressif de Aléquia répéta simplement :

- Qui êtes-vous ?
- A... Aléquia Notaré de Siflune, balbutia-t-elle.
- Oh, et d'où venez-vous ?
- De... Sombre-compté.
- Non, c'est injuste, vous venez de dire que vous étiez de Siflune, votre titre se rattache à votre provenance !
- Et vous, qui êtes-vous ?

Aléquia se moquait de la réponse, mais quitte à engager la discutions avec un non-mort...

- Mme Defenhall.
- Et vous venez d'où ?
- De Sombre-compté.
- Mais vous aviez dit que nos titres déterminaient notre provenance !
- Mais bien sûr ! Quelles paroles sensées mademoiselle ! Mais Defenhall ne provient pas de Sombre-compté...

Aléquia regarda la pauvre dame en se grattant la tête, puis cette dernière reprit :

- Et vous ? D'où venez-vous ?
- Euh, sombre-compté...
- Magnifique !

L'ectoplasme affichait un sourire béa et avait les yeux rivés au ciel.
Aléquia en profita pour l'observer :

Ses cheveux gris et filamenteux pouvaient porter à confusion, mais ce n'était pas une banshee ; sa forme était parfaitement humaine.
Elle avait un visage profondément ridé qui lui rappelait un vieux pruneau séché, et possédait en guise de globes oculaires deux crottes de moineaux enfoncées si profondément dans ses orbites que Aléquia se demandait comment elle se débrouillait si elle souhait regarder sur les côtés.

Le spectre faisait plus peine que peur, et c'était dans ces moments là que Aléquia Notaré s'estimait heureuse d'avoir renoncé au suicide et d'avoir quitté l'auberge du parc le jour ou le dragon noir cuirassé avait attaqué Hurlevent.

- Comment va mon fils ?
- Euh...

Aléquia plissa le nez, le nom de Defenhall lui disait bien quelque chose, mais elle était incapable de se souvenir de quoi.

- Il se porte à merveille ! Répondit-elle au pifomètre dans toute sa splendeur.
- Vous êtes bien aimable ma chère, je vais m'occuper dans mes roses.

Mme Defenhall disparu ensuite, laissant Aléquia le regard vide et la mâchoire de travers.

C'est ça les spectres monstrueux et sanguinaires ? Mais on se fout de qui !?

Un mort, c'était au final juste un vivant en encore plus crétin, si elle avait su...
Mais elle se ressaisit, le fléau n'était pas une bande de clown lui, et ce n'était pas parce que le premier non-mort qu'elle ait rencontré avait été une vieille dame sénile qu'elle devait aller faire des câlins à tout ceux qu'elle croiserait.

Elle alla au bout du balcon, puis le quitta en rentrant dans la tour.
Le problème avec cette faille, c'est qu'elle pouvait avoir descendue une dizaine d'étage qu’elle ne s’en serait pas rendue rendre compte, mais tant qu'elle ne revenait pas au point de départ elle considérait qu'elle avançait.

La salle où elle venait de pénétrer était très différente de ce qu'elle avait vu jusqu'à présent :

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Elle était construite de façon circulaire et des escaliers tordues et perchés remplaçaient les vieux austères et basiques qu'elle avait gravit durant toute la première partie de son périple. Ils montaient tellement haut que Aléquia avait du mal à distinguer le plafond.
Elle n'avait pas finit de grimper.

Aléquia s'attela à la tâche. L'air extérieur et la rencontre avec Mme Defenhall lui avait redonné confiance en elle, ou alors elle était simplement trop fatiguée pour dépenser son énergie en stress inutile.

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Aléquia plissa le nez, et la musique reprit.
Elle l'avait complétement oublié depuis qu'elle était entrée dans la deuxième grande salle rectangulaire, et elle ne saurait dire depuis combien elle s'était arrêtée.
Cette fois-ci elle était bien plus forte, mais toujours aussi indétectable.
Elle pressa le pas : c'est par cette musique qu'avaient débuté ces angoisses, et elle tenait absolument à connaître son origine.

L'escalier était à la fois droit et en colimaçon, c'était une extravagance que l'on ne trouvait qu'à Dalaran, la ville tour, disait-on.
Elle avait déjà dépassé quelques étages en ne le quittant pas une seconde : il était d'une longueur et d’une forme qui défiait les lois de la physiques.
Elle remarqua aussi que le plafond avait changé : Auparavant il avait le même gris uniforme que les murs ; dans cette salle, et c'était peut être du à sa forme arrondie, il était fait d'une sorte de marbre vert dont on pouvait voir quelque échantillons à l'extérieur de Karazhan.

Elle eu tout le loisir de l'admirer d'ailleurs, puisqu'elle arriva au dernier étage de la pièce.

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Elle se trouvait sous un dôme, rien d'exceptionnel en somme, sauf que celui ressemblait à une véritable bibliothèque.
Des dizaines d'étagères remplies de livres étaient disposés de façons chaotiques et occupaient la majorité de l'espace.

On aurait au départ pas parié la couronne sanglante de Lordaeron dessus, mais depuis toute petite Aléquia adorait lire.
À Gilnéas elle avait dévoré l'intégral des livres qui se trouvait au manoir, et avait toujours étudié attentivement ses tomes d'apprentissage du maniement des arcanes ( et c'était bien la seule chose qu'elle ait étudiée las bas ).

Elle s'approcha d'une des étagères, et se mit à passer en revue les différents titres :
Curriculum explorarum [Ancien commun], Le livre d'Ur réédition, Les révélations de Azshara "Je crois que j'ai comme fait une connerie..." ,
Comment combattre l'addiction au mana, Le petit livre pourpre, Les DTA sont nos amis ( sponsorisé par le marteau du crépuscule ),
Je suis mort et je le vis bien, L'économie selon Gallywix...

Il avait de drôles de goûts Médhiv... Avec un choix aussi large de livres, elle ne s'étonna plus du nombre extravagant d'étagères.

Elle prit un livre qui se nommait : "le complexe temporel de Nozdormu ou comment devenir chèvre avec le boulot le plus chouette du monde" ;
Puis elle se dirigea vers une porte qui donnait sur l'extérieur.

Cet "extérieur" était en fait un pont qui reliait la tour principal de Karazhan avec une petite tour secondaire.


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En regardant le paysage, elle eu soudain l'impression bizarre de se trouver beaucoup moins haute que là où elle devrait être normalement.
Un regard derrière elle sur la tour lui permirent de confirmer ses craintes : Le balcon où elle avait rencontrée Mme Defenhall était en hauteur par rapport à elle, alors qu'en le quittant elle avait empruntée le plus grand escalier de sa vie !
Aléquia poussa un soupir, suivit d'un juron sur le thème des habitudes sexuels de l'archiprêtre Bénédictus...
Pourquoi cette anomalie dimensionnelle semblait avoir pour but de pourrir constamment son avancée au lieu de l'emmener directement au sommet ?

Elle pénétra dans la petite tour.
Son intérieur était sombre et bien moins impressionnant que celui du bâtiment principal.
C'était juste une tour creuse avec un chemin montant qui tournait à l'intérieur.
Elle n'épilogua pas dessus, et pris ce chemin.
Si avant elle avait commencé à en avoir "sa claque" de cet endroit, cela avait à présent atteint des proportions telles qu'il était inutile de les décrire.

Cela ressemblait vaguement à tour de mage, vaguement, très vaguement...

Soudain, elle entendit un craquement.
Aléquia Notaré soupira longuement, ce craquement ne lui faisait même plus peur à force et elle ne supportait pas le mauvaise humour à répétition.

Autant dire qu'elle allait être servit : Le craquement se mua en un vacarme insupportable de planche de bois se brisant et le sol s'effondra sous les pieds d'Aléquia qui disparue laissant derrière elle un Hurlement à réveiller Yséra.


Ténèbres.




Il fait noir, je suis où ? C'est quoi cette odeur ? Pourquoi je lèche le sol ?

Aléquia essaya de se relever, mais son mouvement fut interrompu par une vive douleur à l'épaule.
Les derniers évènements lui revinrent subitement en mémoire : la petite tour, le craquement, et merde !

Elle leva péniblement la tête pour tenter d'identifier où elle avait atterrie :

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Jusque là rien de paranormal, elle semblait encore être dans la petite tour.
Elle s'assit comme elle pu, malgré une douleur aiguë à l'épaule droite, et commença à faire l'inventaire des dégâts :

Elle était recouverte de poussière et de morceau de bois, sa main gauche était en sang et son épaule était au choix soit cassée, soit déboitée.
Elle ne le voyait pas, mais elle avait également le visage complétement éraflé ce qui combiné à la douleur et à la fatigue, lui donnait le même air que si elle avait vidée la réserve de feuillerêve de Malfurion en personne.

En bref elle était dans un état lamentable, mais cela aurait pu être bien pire.
Elle attrapa Ossuana qui gisait à côté d'elle, et tenta un deuxième essais de se mettre débout qui, cette fois-ci, se conclu en un douloureux succès.
Les mages ne possèdent aucuns véritables sorts de soin, et même si c'était le cas Aléquia n'aurait sûrement pas eu les capacités de s'en servir.


Il fallait qu'elle remonte, et cela ne l'amusait vraiment pas... Mais si dans la vie on ne devait faire que ce qu'il nous plaisait, cela se saurait.
Tout comme si il y avait la moindre once ce justice dans le karma...

À peine finit-elle de penser au mot "karma" qu'une violente secousse ébranla la tour et propulsa la pauvre Aléquia à terre.
Elle déballa tout un passage sur les mœurs peux glorieuses de Aléonsus Faöl, et ré-accomplit l'exploit de se relever.
Elle ignorait d'où venait la secousse, et s'en moquait comme du dernier bain de Thrall : elle voulait juste s'en aller, n'importe où, mais ailleurs.

Aléquia ressembla ces dernières forces, et reprit l'ascension.
Elle s'attendait à tout moment à un nouveau tremblement qui terminerait de l'achever elle, et le tas de pierre servant de tour, mais il ne vint pas.
S'aidant d'Ossuana comme d'une canne, elle parvint difficilement à remonter jusqu'à l'endroit où elle avait traversé le sol.

Elle là bas fit d'un rencontre avec un nouveau problème, rejoignant ses compère une famille variée, qui s'avéra... Embarrassant :

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Elle ne dit rien, elle ne fit que passer sa main ensanglantée sur son visage tout en soupirant.
En temps normal, elle aurait longé le trou en s'agrippant au mur, mais avec son épaule ce n'était même pas la peine d'y songer.

Elle se mordit la lèvre inférieure, c'était trop bête d'arrêter maintenant pour quelque chose d'aussi bête, et elle ne supporterait pas un voyage retour.
Il n'y avait par conséquent par quarante-deux mille solutions, et non du genre à épiloguer sur ce genre de chose :

Elle pris de l'élan, sauta, une douleur à l'épaule la transperça... et elle rata l'autre côté.




Son cœur lui faisait mal.
Elle aurait du être morte à l'heure qu'il était, ou complétement brisée, mais non, rien de tout cela.
Elle avait manqué de peu l'arrêt cardiaque lorsqu'elle s'était aperçut qu'il n'y avait eu plus aucune chance qu'elle atteigne l'autre côté.
Ça c'était passé si vite, cette perspective dans son esprit de la chute qu'elle allait faire, mais qu'elle ne fit point.


Elle était suspendue en l'air, comme sur un sol invisible, elle n'osait même pas le croire.
Sa première action consciente fut de se jeter en face ; cette plaque invisible avait beau lui avoir sauvé la vie, elle connaissait trop bien le caractère lunatique de ce genre de magie pour qu'elle lui accordât sa confiance une seconde de plus.

Ensuite, exceptionnellement , elle médita sur la nature de ce qui venait de lui arriver.
Son épaule la torturait, mais elle n'en avait plus rien à faire.

Une jouissance la Parcouru soudainement.
Aléquia se releva d'un bond contre l'avis de son corps, et grimpa l'escalier deux marches à deux.
Quelque chose voulait qu'elle atteigne son but, mais cette chose voulait aussi qu'elle en bave, et pas qu'un peu.
Le sang sur sa main avait séché, et sa souffrance la dopait ; si quelque chose se mettait à entraver son chemin, elle n'hésiterait pas à le tuer, et avec les dents si il le fallait.

L'escalier se termina sur une plate-forme qui n'était autre que le toit de la tour.
Aléquia Notaré s'extirpa ce cet enfer, admira le ciel, puis descendit lentement son regard vers l'entité qui se présentait en face d'elle.

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Un sourire se dessina sur son visage, pour la première fois elle pouvait tâter un minimum de progression.

Elle considéra les pics couleurs sang gigantesques qui ornait cette partie haute de Karazhan. Elle eu beau réfléchir, elle ne trouvait même pas un embryon d'explication à ces artifices, certes impressionnants, mais aussi utiles que le prophète Velen.
Une folie de Sargeras ? Il n'y avait peut être pas à chercher plus loin.

Un pont, exactement comme celui se situant plus bas, reliait le toit de la tour au bâtiment de Karazhan.

Voulant en finir au plus vite avec cette histoire, elle s'y élança, mais au même moment une nouvelle secousse se produisit.
Grâce à l'appuie Ossuana, Aléquia réussi de peu à rester sur ces deux pieds, mais son soulagement ( tout aussi relatif qu'il puisse être ) fut de courte durée car s'en suivi un hurlement monstrueux qui résonna dans tout le défilé.

Elle ignorait ce que la nature de l'origine du cri, mais elle pouvait parier sans risque le crâne de Gul'dan que c'était quelque chose de titanesque.
Elle se rappela des trois règles primordiales du mage :

1) Tu ne suxx JAMAIS, c'est juste que tu n'as pas eu de chance sur les procs.
2) On ne peut pas invoquer de l'eau pour récupérer sa mana quand on a plus de mana.
3) N'hésites jamais à fuir comme un lâche, de toute façon, en temps que mage tu ne seras jamais considéré autrement.


la fuite, elle pouvait oublier, et le reste était aussi utile que le roi des gnomes.
Mais il lui restait quoi au juste ? La chance, ce dont elle était la plus dépourvue jusqu’à présente.


Soudain, un assemblage de chaire surgit de la terrasse entourant le haut de la tour de Karazhan et fondit sur elle.
Aléquia cligna des yeux, l'abomination avait disparue.
L'héritière de Siflune avait le regard vide et tremblotait : soit elle devenait complétement folle, soit l'intégralité du conseil des ombres étaient en train de s'acharner sur elle.


Le hurlement reprit, il était réel lui ?
Elle se mit même à douter que tout ceci n'était qu'un rêve, mais son épaule la rappela douloureusement à la réalité.

Aléquia accéléra le pas ; elle n'avait finalement aucune envie d'avoir une réponse à ses questions.
Elle arriva au bout de la terrasse et pénétra à nouveau dans Karazhan.

Dans cette salle elle vit quelque chose d'original : un escalier.

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Sa forme rappelait celui de la salle vertical, mais il était bien moins loin long et impressionnant.
Aléquia n'avait toujours pas assimilé tout ce qui venait de se passer : elle avait été en prise avec tellement d'évènements surnaturels au même moment que cela en était devenu grotesque.

Chacun de ses pas lui paraissait être une erreur monumentale, mais elle avait la conviction qu'elle approchait enfin son but.

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C'est quoi ça ?!


C'était son ventre, Aléquia respira.
Aussi tendue quelle pouvait l'être, les besoins primordiaux finissaient toujours par prendre le dessus, surtout en ce qui concerne la nourriture.
Et du côté de l'appétit, Aléquia n'avait rien à envier au Maelström.

Elle essaya d'invoquer du pain, mais sans surprise, elle échoua assez misérablement.
Son estomac, son seul maître, allait devoir attendre cette fois-ci...

Elle prit l'escalier, puis s'engouffra dans le complexe du haut de Karazhan.
Les passages étaient beaucoup plus étroits et tortueux que dans le bas de la tour ; mais c'était également plus linéaire, il faut comprendre par là qu'il y avait moins de possibilité différentes, et donc par conséquent des risques amoindris de se perdre, ce qui était toujours ça de gagner.

Elle se faufila dans quelques couloirs, vit deux poutres en bois horizontales, croisa une faille de néant ( elle lui fit même un salut de la main et un sourire candide pour montrer son état blasé envers ce genre de chose ) avant d'arriver dans une salle qui lui fit une sensation particulièrement bizarre.
Elle était pourtant classique : Un étage, des poutres en bois se croisant perpendiculairement... Hm ?

Elle monta sur l'une des poutres, et l'évidence lui sauta aux yeux :

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Aléquia écarquilla les yeux : Elle était au premier étage de l'une des premières salles qu'elle avait visité !
Elle s'était donc élevée, grosso-modo, de trois / quatre mètres depuis la dernière fois qu'elle y était passée.

La musique, l'odeur, le labyrinthe, la faille, le fantôme, les escaliers, l'épaule cassée, l'abomination et le hurlement... Tout ça pour trois mètres !
Il n'existait probablement pas un moyen plus fourbe de l'achever.

Aléquia en avait marre, marre de ce foutue Karazhan, et marre d'elle-même surtout.
Marre de ses changements d'humeurs, allant de la terreur à l'euphorisme en gardant comme constante la douleur qui lui vrillait l'épaule !
Marre, mais marre à un point tel que l'intégralité des titans du panthéon devraient faire la courte échelle pour voir jusqu'où ça irait !

Elle se jeta hors de la pièce et emprunta en courant le premier couloir montant qu'elle vit.
Le tempo de la musique avait accéléré, cela tombe bien, Aléquia aussi.
Elle se baissa pour éviter quelques poutres, au fur et à mesure qu'elle progressait l'endroit devenait proportionnellement bas de plafond :

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Ce couloir, ou corridor car en plus d'être plus jolie elle trouve ce mot plus approprié ( ce qui n'est pas le cas ), était extrêmement long mais surtout courbé.
Elle avait l'impression qu'il tournait autour d'une immense salle centrale.

Aléquia frissonna, de un car il n'y avait pas de système de chauffage à Karazhan, et ensuite car elle avait le pressentiment qu'une chose incroyable allait arriver sous peu.
Et autant dire qu'avec tout ce qu'elle venait de vivre, elle n'allait pas donner la définition de "incroyable" à n'importe quoi.

Ce corridor s'éternisait, Aléquia était à bout de force, mais elle continuait de courir.

Si j'avais eu la même combativité avant, tout ça serait peut être jamais arrivé... Et Eeydve qui...


La pensé de sa sœur la fit stopper net.
Eeydve avait été son seul espoir, et Aléquia l'avait rejetée, elle ne pouvait s'en prendre qu'à elle-même.
Puis elle reprit sa course.

Elle ignorait combien de tour elle avait déjà fait, mais c'était sûrement supérieur au Qi de Garrosh Hellscream.


Le couloir termina soudain sur une porte, et, le cœur lourd, Aléquia ouvrit et pénétra dans la dernière salle.

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Un vitrail in-vraisemblablement grand lui faisait face, la fracture dimensionnelle devait être particulièrement active ici.
Aléquia se tourna et remarqua qu'elle était au pied d'un large podium circulaire assez haut pour qu'elle fusse incapable de voir si il s'y tramait quelque chose.

Aléquia était très curieuse, un défaut qui un jour la tuerait disait-elle elle même, le meilleur exemple était sûrement cette exploration de Karazhan ; il lui fallait juste une dernière dose de curiosité et elle en aurait terminée pour de bon avec ce candidat à la scène la plus appropriée pour l'enfer.

Elle fit le tour du podium par la gauche puis trouva un escalier qui lui permit de monter dessus.
Sa surface était plate et dénudée de tout semblant d'objets.
Un doute affreux envahit Aléquia.

Elle se rendit au centre du disque, puis observa le plafond.
Il était infiniment plus large et haut que ce que celui des autres pièces, mais surtout il n'y avait aucun étage et plus aucun escalier lui permettant d'aller plus haut.


Aléquia Notaré de Siflune était arrivé au sommet de Karazhan.



Au fait, je suis là pour quoi ?

Elle se mit à genoux, et fondit en larme. La musique s'arrêta.

Aléquia était écorchée autant physiquement que dans l'âme.
Le néant, elle avait subit tout cela pour rien, et cette pensée lui était aussi intolérable qu'admettre un voyage retour.
Elle préférait mourir, peut-être était-ce d'ailleurs cela son but ?

- La ferme !

Aléquia cessa ses pleurs et tourna sa tête vers l'origine de l'injonction.
C'était un homme adulte, il était encapuchonné mais elle pouvait distinguer son visage et de grandes mèches noires.
Il avait une barbe, noir également.... En fait il ressemblait beaucoup au père Aléquia mais avec des traits plus fins dans l'ensemble.

Ses épaulières étaient faites en plume de corbeau, et un détail supplémentaire et pas si anodin que cela : il était transparent.
C'était un spectre donc, et elle espérait secrètement qu'il la tuât, mais cela n'avait pas l'air d'être dans ses intentions.

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Il la regarda d'un air impassible.
Aléquia eu l'impression que ce moment dura une éternité, mais le spectre finit par reprendre la parole.

- Tu es ici dans l'antre de Malganus.
- Qui ?
- Malganus est le démon qui aurait du venir à Karazhan à la place du prince Malchezar, mais cela ne c'est jamais fait, comme l'intégralité de ce lieu.

Aléquia regarda l'homme avec des yeux ronds, elle ne comprenait pas un traitre mot de ce qu'il était en train de raconter et elle n'avait jamais entendue parler de l'existence d'un démon nommé Malganus.
L'esprit, voyant Aléquia troublée, s'approcha d'elle jusqu'à que seulement deux mètres les séparèrent, puis continua son discours :

- Connaître et alterner la vérité sont les plus grands dons que peuvent posséder un être.
- Quoi ?
- Tu pourrais rester un petit moment ici ?

Elle s'apprêtait à lui poser une question, mais l'apparition se volatilisa et elle se retrouva seule.
La douleur à l'épaule se raviva, et Aléquia s'écroula sur le sol.




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Re: Aléquia Notaré

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Re: Aléquia Notaré

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Re: Aléquia Notaré

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Re: Aléquia Notaré

Eh beh, ça c'est du gros compte rendu ! L'histoire est tellement intéressante que je n'ai pas pu m'arrêter de lire des que j'ai commencé

Où qu'il est mon bonbon ?
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Re: Aléquia Notaré

Kadô : http://infoenfants.viabloga.com/images/bonbon.jpg

Sinon quelqu'un saurait à quoi aurait servit ce "Malganus" :scratch: ? Excepté le nom de la salle je n'ai rien trouvé sur lui.

Khosuke
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Re: Aléquia Notaré

La pauvre Aléquia perdu dans la tour
J'ai hate de lire la suite ! (Moi aussi j'ai le droit à un bonbon ? )

Pour Malganus je vois pas qui il pourrait être...

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Re: Aléquia Notaré

Génial ! mais pourquoi autans de haines envers les gnome & mage
n'empêche


comte rendu génial vivement la suite !
La douleur à l'épaule se raviva, et Aléquia s'écroula sur le sol.
Mai eu on a la vois sur une table
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Re: Aléquia Notaré

J'admets qu'il y a de l'anti-mage primaire dedans, mais, euh... Ils avaient pas cas me tuer à Alterac !

Sinon pour le dernier screen, c'est Aléquia qui s'est endormie sur la table de la bibliothèque de la fin de la première partie et non celle qui s'est écroulée dans la troisième partie.
Il y a environ un an d'écart entre les deux scènes.

La scène avec sa mère et sa sœur, et la scène où elle entre pour la première fois dans Karazhan sont des flashback ; le dernier screen renvoie donc à la situation présente qui est celle de la première partie, m'voyez ? La suite se passera le lendemain de cette situation ( et oui il n'y aura plus de retours en arrière foireux, promis ).

PS : le bonbon pour Khosuke, et un nounours en plus http://www.diabetendurance.org/images/i ... bonbon.jpg
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