Aléquia Notaré
ven. 27 août 2010, 10:48
# Chronologiquement, l'histoire se passe comme cela :
Première partie : Environ deux mois après que Ragnaros soit vaincu à Hyjal.
Deuxième partie : Aux prémices de la troisième guerre.
Troisième partie : Un mois après que Deathwings ait attaqué Hurlevent.
L'exploration en elle-même commence à la troisième, le reste c'est du HS, mais faut bien présenter les personnages pour les suites...
# Il y a deux screens de cata... Mais vous savez tous à quoi ressemble une maison Gilnéenne non ?
# Oui, je répète souvent escalier, mais c'est pas comme si il y avait quelque chose d'autre dans cette exploration.
# /!\ Pavé /!\ , excusez-moi pour les fautes, un bonbon à celui qui arrive à tout lire.
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Aléquia Notaré :[/font]
cadavre 1 / L'ascension de la tour.
Pris au piège, le corbeau se désolait intérieurement de ce moment d'inattention qui lui paraissait bien fatal cette fois ci.
Il entendait un bruit aiguë et rapide, et en avait peur.
Aléquia observait la pauvre bête coincée dans le cercle de ronce qu'elle avait tendue durant la matinée, qui se débattait énergiquement, et elle riait.
Pas de la souffrance de la bête, non, cela faisait déjà un moment qu'elle avait acquis une neutralité nécessaire pour ce genre de chose ; mais plutôt de son expression semi-affolée et soumise qui lui rappelait diablement sa jeunesse.
Elle s'approcha de l'oiseau, pris son aile droite dans sa main, et la souleva brutalement ce qui produisit quelques craquements.
Le corbeau, pétrifié par la terreur, n'osa plus bouger, et regarda la jeune fille d'un air affolé.
Cela provoqua un autre rire chez Aléquia, puis une idée lui vint à l'esprit.
Elle sourit puis profita de la paralysie de l'animal pour passer lentement sa langue sous son aile écartée.
Le corbeau sentit soudain au contacte de ses plumes quelque chose d'humide qu'il était incapable d'expliquer.
Elle se déplaçait de façon ample et rapide sous son aile meurtrie, et puis au bout de quelques minutes s'en alla.
- Ahah ! Mais ce n'est pas toi...
Aléquia défit le piège, et le corbeau détala quasi instantanément en boitillant dans la direction opposée, remerciant sans doute Anzu pour ce salut inespéré.
Aléquia plissa le nez, et sentit la fraicheur de l'ombre sur son dos.
Le soleil commençait à disparaître derrière les plus hauts rochers de Deuillevent : c'était le signe qu'elle devait rentrer.
En prévision de la longue journée qui l'attendait le lendemain, elle ne perdit pas une seconde de plus et se dirigea vers Karazhan.
Karazhan la lumineuse, ancienne tour de mage construite sur l'un des plus grands croisements de lignes telluriques d'Azeroth, rayonnait toujours de son mystère et de sa grandeur au centre du défilé.
Aléquia se souvenait toujours de sa première rencontre avec la tour : de la peur qu'elle avait ressentit à cause des effluves d'énergie démoniaques et nécrotiques dégagés par ce bâtiment aux allures sinistres et qui avait réussi à corrompre toute la région lui donnant cet aspect gris et lugubre.
À présent sa vision avait très nettement changé : Karazhan lui paraissait plus être comme un château fort protecteur, un véritable chez-soi la mettant à l'abri des monstres de l'extérieur, mais qui ne lui dévoilerait certainement jamais tout ses secrets.
Elle ouvrit aisément la grande porte.
Le verrou nécessitant la clé du gardien ne fonctionnait plus depuis que l'œil pourpre épura Karazhan en chassant le prince démon Malchezar, et Aléquia avait brisé depuis quelque temps le système de protection qu'avait instauré l'organisation.
Depuis, Karazhan avait été totalement laissé à l'abandon ; et ce ne fut pas pour déplaire à Aléquia qui n'eut effectivement pas tellement à se plaindre de visiteurs gênant exception de quelques spectres oubliés par le kirin'tor et quelque âmes courageuses de sombre-comté venant observer la tour maléfique de loin.
Elle entra, referma consciencieusement la porte, et emprunta les escaliers menant à la bibliothèque du gardien afin d'étudier les arcanes.
Karazhan était un complexe immense et Aléquia était très loin de connaître la destination de tous les couloirs et de tous les escaliers...
Mais à la force du temps elle avait fini par se créer ses propres chemins, et même si il lui avait fallut un long moment d'adaptation elle trouvait que c'était au final pas si tordu et même que cela faisait même régner une certaine logique et harmonie dans l'architecture de l'ensemble.
D'humeur plutôt nonchalante, elle décida d'innover en coupant par une antichambre où elle n'était plus entrée depuis des mois.
La pièce était assez large et moins poussiéreuse qu'elle l'imaginait. L'endroit n'avait en lui même rien de bien extraordinaire, et représentait de ce fait la description type d'une antichambre selon Aléquia.
D'imposants miroirs étaient disposés de façon régulière sur le rempart droit, ce qui contribuait beaucoup à la sensation d'espace que procurait cette pièce.
- Mademoiselle Aléquia !
Sortie brutalement de ses pensées, d'un coup de talon Aléquia fit volte-face en marmonnant un sort de manière préventive.
Elle respira, ce n'était que madame Defenhall, et Aléquia s'étonna même sur le coup de ne pas avoir reconnu sa voix.
Madame Defenhall était un des spectres errant de Karazhan qui fut épargné, ou plutôt oublié, par l'œil pourpre.
Lors de la disparition des esprits d'Attumen et de Moroes, les fantômes restant perdirent leurs agressivités préférant aspirer à un repos éternel plutôt que de se battre face à des choses dont ils n'avaient plus consciences.
Seuls compagnie de Aléquia dans la tour, cette dernière restait néanmoins très méfiants vis à vis d'eux en raison du caractère totalement imprévisible et lunatique de ces êtres.
Elle répondit tout de même :
- Bonjour madame, que puis-je faire pour vous ?
- Avez-vous des nouvelles de mon fils ?
Toujours et encore la même phrase... Chaque fois que Aléquia rencontrait madame Defenhall celle-ci répétait la même question.
Une seule fois ce ne fut pas le cas : lors de leurs première rencontre, celle où le spectre appris que Aléquia venait de sombre-compté.
Depuis, mme Defenhall ne se lassait jamais de lui demander l'état de son fils, et comme un rituel Aléquia lui répondit :
- Oui, il se porte à merveille ! Il vous embrasse d'ailleurs.
Puis l'esprit s'en alla, satisfait contrairement à Aléquia qui éprouvait quelques remords. Elle ne disait évidement pas la vérité...
Étienne Defenhall avait épousé la sœur du maire de Sombre-compté et avait vécu une vie plus que satisfaisante, mais il fut malheureusement tué par une abomination de chair se nommant le balafré, il y a quelques années déjà.
Aléquia cachait cela à la pauvre femme, considérant que son repos était déjà bien assez troublé pour ne pas en remettre une couche.
Elle se concentra à nouveau sur les miroirs comme c'était le cas avant qu'elle soit interrompue. Cela faisait une éternité qu'elle n'avait plus revu son reflet !
Mais il faut dire que son apparence était vraiment devenue le cadet de ses soucis là où elle était. Jeune demoiselle dans l'âme, sa curiosité la poussa tout de même à s'y regarder un moment.
Elle avait encore maigrie, elle n'imaginait pas cela possible... Aléquia Notaré avait toujours été d'une maigreur impressionnante : ses parents à l'époque étaient même persuadés qu'elle était atteinte d'une maladie génétique, et ces derniers l'avaient régulièrement envoyé consulter des médecins de la banlieue Gilnéenne.
À vrais dire cela ne la dérangeait pas plus que cela, on disait que cela faisait partie de son charme et elle y croyait.
Après réflexion, son corps n'avait effectivement pas tellement souffert de sa nouvelle vie dans la tour, seul le visage avait été particulièrement bien marqué.
Autrefois doux et sans défaut, il avait gagné un caractère émacié qui donnait à Aléquia quelques années de plus et il témoignait de la malnutrition dont elle avait soufferte.
De profonds cernes s'étaient formés sous ses grands yeux azurs qui, face à des années de stress et de fatigue accumulés, peinaient à conserver leurs aspects farouches et piquants.
Son nez, extrêmement fin et de taille moyenne contrastait avec une bouche peu charnue mais sensuelle qui ne perdait jamais une occasion de dévoiler de belles rangées de dents blanches, l'une des rares choses n'ayant point perdues son éclat d'antan.
Sa chevelure brune très foncée avait quant à elle très légèrement grisonnée, ce qui à défaut cette fois-ci de la vieillir renforçait sa noirceur.
Aléquia avait des cheveux lisses mis-longs qui lui tombaient jusqu'aux épaules avant de remonter légèrement formant de petites pointes.
C'était la partie de son corps dont elle s'occupait le plus, par habitude sûrement.
Elle détacha son regard du miroir, puis quitta la pièce pour continuer sa route vers la bibliothèque du gardien.
Après tout, son apparence n'avait plus grande importance maintenant, autant ne pas perdre trop de temps dessus.
Deux escaliers... Trois couloirs, ou quatre, elle n'avait pas compté, et elle arriva à destination.
Elle étudiait les arcanes surtout par défaut...
Elle avait au départ suivie dans sa jeunesse une formation de guerrière à cause de sa force impressionnante par rapport à son gabarit, mais, n’étant pas douée pour taper sur commande et cette activité étant pour le moins inhabituelle pour une jeune héritière, elle avait abandonné rapidement.
Le druidisme, qui avait pourtant avait commencé à son époque à être sérieusement étudié à Gilnéas, ne l'avait pas plus intéressé, et le reste n'avait pas non plus trouvé grâce à ses yeux en plus d'être inappropriée pour une fille de son rang.
La magie fut le seul domaine qu'elle n'avait pas repoussé totalement. Malheureusement son corps n'avait aucune affinité avec les arcanes, et elle avait depuis toujours été une piètre mage n'ayant réussit durant toute ses études à Gilnéas City qu'à envoyer une maigre boule de feu ( Gilnéas n'était pas réputé pour ses mages, mais n'était pas dénuée non plus d'écoles de magie qui toute s'étaient cassées les dents à essayer d'apprendre quelque chose à Aléquia ).
Elle avait découvert par hasard cette bibliothèque et ces livres lors de ses premiers jours à Karazhan.
Malgré que la plupart soit d'une complexité infâme qui les rendait indéchiffrables pour un être non-microbe normalement constitué, certains simples d'accès et bien écrit avait ranimé son intérêt pour cet art qui lui avait paru être si barbant autrefois.
Aléquia s'était même grâce à eux découverte des facilités pour le maniement fin de l'arcane à travers les sous-branches de l'illusion et de la divination chère à Médhiv.
Elle aurait pu, avec de l'imagination, presque passer pour un mage de bataille pour le peu qu'elle eu maîtrisé un minimum de sorts arcaniques offensifs et qu’elle ne fut pas été une brêle finie pour l'abjuration.
Elle se soupçonnait également du talent pour ce qui touche à la nécromancie, mais elle ne considérait pas assez folle pour vraiment pratiquer ce qui avait terrorisé son peuple et qui était indirectement à l'origine de tout ses problèmes.
"La magie pour les nuls"... Déjà lue. "Coutumes Mitohahiris", avec en supplément "comment cuire son microbe"... M'en fout.
"Tout sur les worgens"... Vois pas en quoi cela me concerne. "Histoires et légendes de Gilnéas"... Hm ?
Ce fut le premier cadavre sur Gilnéas qu'elle trouvait ici.
Elle ne se le cachait plus, elle était nostalgique de l'époque où elle avait vécu à Gilnéas City avec sa famille, et tout les évènements de la journée avait, semblait-il, pris un malin plaisir à le lui rappeler.
Aléquia n'était pas particulièrement superstitieuse, mais elle croyait ( ou plutôt aimait croire ) en ce genre de signe.
Ce fut la raison principal pour laquelle elle empoigna ce cadavre, quitte à pour une fois faire attendre les arcanes.
Elle tourna quelques pages, et à peine ses yeux étaient allé à la connaissance des premières lignes qu'elle se perdit dans ses pensées.
Souvenirs de là où tout avait commencé, et découverte du malaise qui ronge son esprit depuis.
Des années et des années auparavant...
...
- Maouh !
Début d'une fraîche soirée de novembre, un hurlement de arbre vibra dans les rues de Gilnéas.
Il s'en suivie presque immédiatement une torpille poilue qui, à la vitesse d'un murloc enragé et slalomant entre d'honnêtes passants et des caisses de pommes de terre, remonta la grande rue pour terminer sa course dans les bras d'une gamine dont les cheveux châtains étaient réputés perpétuellement en bataille.
- Spoiler: Afficher
Eeydve soupira, aucun doute que c'était encore du "made in Aléquia" . Elle caressa doucement la pauvre bête, qui soit dit en passant semblait s'être vite remise de ses émotions, et entendit la voix d'une personne derrière elle dont la présence ne l'étonna guère.
- Ah ! Eeydve, je te cherchais. Oh, mais Sulfurie est là aussi, comment il va le minou ?
Eeydve regarda sa sœur d'un œil perplexe. Aléquia était son aîné de trois ans, et on ne pouvait pas dire que c'était l'amour fou entre les deux sœurs Notaré.
Leurs noms complets étaient "Notaré de Siflune et des terres d'Idwin", Aléquia était donc l'héritière d'une famille noble et importante de Gilnéas, et ne perdait jamais une occasion de le montrer. Râleuse, arrogante et surtout manipulatrice, du haut de ses quatorze ans Aléquia prenait un malin plaisir à mener de sa barque ce qu'elle appelait "la populace" et avait tout d'une future dirigeante.
Eeydve, quand à elle, était plus discrète et réservée. En permanence sous l'ombre de sa sœur, elle n'était pas non plus l'une des cibles principales de cette dernière.
Au final elle était souvent oubliée, ce qui ne la dérangeait pas plus que ça.
Quand Aléquia réglait ses problèmes avec deux coups de pieds bien placés dans les tibias, Eeydve réglait les siens en allant ailleurs ou en parlant à un arbre ; c'était sûrement la principale différence à retenir entre elle.
- Aléquia... Qu'a-tu fais encore fait à Sulfuris ?
- Moi ? Mais rien, comment tu peux imaginer que je puisse faire du mal à ce jolie petit chaton ?
Eeydve s'était apprêté à déballer tout ce qui faisait qu'elle pensait que Aléquia en était parfaitement capable, mais elle se retient lorsqu'elle vit sa mère arrivée de l'autre cotée de la rue. Alice Notaré était le portait craché de Eeydve tant physiquement que mentalement, excepté peut être des cheveux plus lisse et un caractère plus trempée pour Alice, mais rien qui ne puisse pas faire remarquer leur lien de parenté à un nain bourré et myope.
Alice possédait un don que beaucoup de personne à Gilnéas lui enviait : celui de faire obéir Aléquia ; ce qui, il faut l'avouer, n'est pas rien. D'ailleurs au vue de la manière dont elle regardait cette dernière, elle n'allait pas tarder à l'utiliser.
Cette pensé fit esquisser un rapide sourire à Eeydve, qui en conséquence s'était abstenue de répondre à sa grande sœur.
- Aléquia Notaré de Siflune !
Aléquia s'arrêta de sourire et plissa le nez, tout d'abord car elle n'avait pas prévue l'arrivé de sa mère, et deuxièmement car c'était rarement bon signe lorsqu'elle l'appelait par ses deux premiers noms.
Elle poussa un léger soupire, puis répondit :
- Oui, maman ?
- Cette merde est-elle de ta création ma fille ?
Alice Notaré souleva d'une main un microbe tremblotant recouvert de crottin à l'odeur qui aurait pu faire passer un ogre pour un vendeur de parfum d'un quartier chic de Dalaran, ce qui eu pour effet secondaire de faire éclater de rire Eeydve. Aléquia lança un regard noir à sa sœur, puis fit la moue : cela faisait longtemps qu'elle s'était résignée à mentir avec sa mère. Elle préféra donc ne rien dire. Alice reprit :
- Je t'ai déjà dit de ne pas envoyer Koulie sur des missions suicides !
- Je lui ai juste demandé de nettoyer l'écurie du gros Charle...
- Tu connais le gros le Charle non ? On se demande comment cette chose énorme à pu être identifié comme un parapluie... Bref, tu vas lui faire subir quoi maintenant ? L'envoyer chercher des œufs de Qirajis à Silithus ? Ah, j'oubliais, ça tu l'as déjà fait !
Aléquia retient un léger rire. Il y a deux ans, elle avait envoyé Koulie chercher des œufs à Silithus, et il était revenu cinq mois après à moitié dévoré et couvert de piqure de créatures insectoïdes. En contrepartie les œufs avaient été délicieux, mais le pauvre microbe était resté en mode hors-service pendant un long moment.
- Mais, maman ! J'ai reçu ce microbe pour mes dix ans, et j'ai le droit d'en faire ce que je veux.
- Une idée lumineuse de ton père... Et bien le pauvre Koulie à assez souffert j'estime, et je t'ordonne donc de lui ordonner quelque chose qui le congédiera définitivement.
Aléquia plissa à nouveau son nez, il n'y avait visiblement aucune chance de discuter, et de toute façon le microbe était périmé depuis des lustres. Elle se tourna vers le petit être odorant et lui dit à contrecœur :
- Bon, le nabot puant, maintenant tu vas t'en aller, et tu vas, euh... Vivre en ermite pour le restant de tes misérables jours à Dun'Morog, et surtout tu ne quittes pas cette région et tu ne reviens jamais ici, ok ?
- Dis lui aussi d'essayer de trouver comment on entre dans le rêve d'émeraude !
Aléquia regarda sa sœur d'un air intrigué.
- Euh, pourquoi le rêve d'émeraude ?
- Ben, c'est jolie.
- Bon... Le microbe, tu essayeras aussi de trouver comment on entre dans le rêve d'émeraude, ça t'occuperas.
- À vos ordres mademoiselle de Siflune, répondit le microbe, puis-je me nettoyer avant ?
- Tu en auras l'occasion car j'ai décidé que tu iras rejoindre les montagnes en coupant à la nage par la mer au sud, allez du balais !
Alice haussa les sourcils en signe d'une légère exaspération, puis lâcha le microbe qui s'empressa de se rendre vers le port le plus proche. La loyauté de cette petite bête était sans limite, un jour cela le perdra se dit Aléquia. Considérant cette affaire terminée, elle allait s'en aller mais cette perspective disparu voyant que dans son regard que sa mère n'en avait visiblement pas encore fini avec elle.
- Spoiler: Afficher
Puis Alice fit signe à Aléquia de la suivre et emprunta une ruelle sur la gauche.
Aléquia s'empressa de la rejoindre, ce genre de discutions n'était dans ses habitudes et cela devait sûrement cacher quelque chose de bien plus important qu'un banal sermon sur un microbe couvert de crottin.
Lorsque Eeydve se trouva hors de vue, Alice Notaré prit la parole :
- Aléquia... Tu es au courant de la menace qui plane ces derniers temps à Gilnéas ?
- Le fléau ? Oui.
La peste mort-vivante était l'une des plus grande crainte de la nation. De nombreux récits d'horreurs étaient racontés sur ce sujet et la population vivaient en permanence avec la peur que l'infection passe la frontière. Les récents évènements à Lordaeron ont achevé de passer ce fléau de quelques fables effrayantes à une réalité monstrueuse qui n'avait jamais été aussi proche et qui pouvait détruire Gilnéas si rien n'était fait.
Aléquia s'en moquait un peu, ou plutôt elle n'arrivait pas à le concevoir. Pour elle, rien ne pouvait changer, c'était impossible.
- Et bien... Les autorités ont décidé de fermer le rempart de Grisetête quitte à devoir s'écarter des autres nations humaines pendant quelque temps.
Aléquia regarda sa mère en plissant le nez. Elle avait très envie de répondre : Et alors.......... ? ; mais elle se retient sachant que sa mère ne lui dirait pas un truc pareil si elle n'était pas concernée d'une manière ou d'une autre.
- Après la fermeture du rempart, continua Alice, le pays sera totalement imperméable, rien ne pourra sortir ni rentrer, c'est l'un des gros avantages que nous possédons par rapport aux autres nations.
- Tout va bien donc, nan ?
- Pas vraiment... On a jamais eu à faire face à quelque chose de l'envergure de ce fléau, le rempart ne peut rien contre un nuage de peste, et il suffirait d'une seule tomate contaminée pour perdre Gilnéas, tu comprends ?
Aléquia hocha la tête, en gros elle devra se priver de tomates pendant quelques temps.
- Même ici nous ne seront plus en sécurité, j'ai donc discuté un moment avec ton père... Le rempart ne sera fermé que dans trois jours, nous avons encore la possibilité de partir ; mais à cause de son statut ton père est obligé de rester ici pour protéger et gérer la cité.
- C'est à dire que... ?
- Nous ne pouvons pas prendre le risque de tous disparaître au cas où Gilnéas tomberait ; toi et moi quitterons donc Gilnéas avant la fermeture du rempart.
Aléquia eu l'impression que Draenor s'écroulait sur elle, elle n'avait pas envisagé cette possibilité une milliseconde et fut soudain terrifiée par cette idée.
Gilnéas City était son univers, elle ne se voyait absolument pas vivre ailleurs.
- Mais, maman, et Eeydve on en fait quoi ?
- Eeydve restera ici, elle est trop jeune et je ne peux pas m'occuper seule de vous deux. Elle vivra avec ton père et je suis sûr qu'avec lui elle ne lui arrivera rien.
- Si tu es sûr qu'il n'arrivera rien, pourquoi nous partons nous ?
- Jacque va avoir du travail, beaucoup de travail... On ne peut pas rester et être des fardeaux pour lui. Ce choix est peut être étrange mais on en a discuté longtemps et c'est la meilleur solution.
Aléquia ne dit rien pendant un moment. Elle était certaine que quelque chose lui échappait, mais était incapable de dire quoi.
- Nous irons à Hurlevent, c'est une grande ville aussi, tu t'y feras vite.
Au moins ce ne sera pas trop chez les ploucs.
Elle avait vaguement entendu parler de Hurlevent, mais n'avait aucune idée de à quoi cela pourrait ressembler. De toute façon elle n'avait jamais quitter la région de Gilnéas depuis sa naissance, le monde extérieur était donc un mystère pour elle, mais un mystère qui serait toujours plus moche que Gilnéas City.
- Nous partirons demain, autant ne pas perdre de temps... Je vais te laisser dire au revoir à tes amis, si tu me cherches je rentre au manoir.
Puis Alice s'éloigna, laissant Aléquia songeuse. Elle avait toujours un mal de chien à réaliser la situation, et c'était l'une des premières fois de sa vie où elle ne savait ni quoi faire ni comment réagir.
Puis elle vit la ville, sa ville. Elle se mit à l'apprécier comme jamais auparavant, elle, et tout ses souffres-douleurs personnel qui constitue la vaste populace.
Lorsque la journée fut tombée et les rues désertées, elle se déclara à voix basse :
- Ce départ est une connerie, une immense connerie.
Et elle ne pouvait pas imaginer à quel point elle avait raison.
...
Aléquia ferma son cadavre de légende et regarda par la fenêtre.
Elle se toucha l'épaule et ressentit une légère douleur.
Gilnéas était du passé, et elle savait parfaitement comment elle en était arrivé là.
Comment Karazhan la captura, le jour où elle avait crié :
...