Nouveau départ.
mar. 28 juin 2011, 19:36
Alors, l'air moite.
Dans un coin, un elfe. Fatigué, aux mains calleuses, et la mine harassée par les soleils de toutes les terres. Sa parure de cuir sombre ne brillait plus depuis longtemps ; son regard d'ambre restait vif. Il scrutait la salle.
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Des années auparavant, alors impliqué dans les guerres et la politique des continents d'Azeroth, il venait déjà souvent s'assoir dans l'ombre des poutres massives et rassurantes de cette pièce. Il observait alors avec attention - certaines fois avec envie et d'autres avec amusement - les habitants du manoir Von Mortekaï. Il ne parlait pas. Quand il venait, c'était pour se reposer. Il était déjà fatigué. Se reposer. Lui, le dernier membre de la lame voilée. Lui, le diplomate en guerre contre la légion qui gangrénait sa terre natale. Lui, le combattant discret dont on dit que seul son chant égale sa maitrise des armes. Mais il ne voulait plus chanter, il ne voulait plus se battre.
Les évènements se déchainèrent : des amis meurent, des ennemis naissent. Le sombre portail s'ouvre, et un monde brisé s'ouvre sous nos pas. Euphorie - puis douleurs, batailles et tristesses.
Alors, le manoir sombre.
Ô manoir silencieux, la nature te guette et bientôt reprendra ce qui était sienne : la terre de tes fondations.
L'elfe venait toujours dans le salon ombragé autrefois rougeoyant d'agitation. Les rares passants semblaient ailleurs.
Alors, l'elfe se fit connaitre de ses membres.
— Confrères ! À la conquête d'un continent glacé ! À la défense de nos chaudes contrées ! —
Et le manoir croula sous l'absence d'habitants.
L'elfe était désormais à l'autre bout de la carte ; dépasser encore une fois ses limites. Quand il revint, point de rires mêmes épars, point de discussion fût-elle à voix cassée. Le cœur serré, il s'assit devant l'entrée, et attendit.
Alors, la renommée du solitaire.
Rires, cris, et autres mystères envahirent alors les tables. L'alcool et le café coulaient à flot, ainsi que le thé, même si l'elfe fermait les yeux sur cette pratique déviante. Les réussites et les essais infructueux alimentèrent les discussions. Enfin, l'amitié. Une amitié inespérée, inégale, et lumineuse.
Mais des rires, des paroles, des chants, il en avait trop vu. Son cœur était et restait solitaire.
Mais il était usé par les vents des hautes cimes.
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Alors, l'air moite.
Dans un coin, un elfe. Fatigué, aux mains calleuses, et la mine harassée par les soleils de toutes les terres. Sa parure de cuir sombre ne brillait plus depuis longtemps ; son regard d'ambre restait vif. Il scrutait la salle.
Il toussa faiblement, et se leva. Lentement. Raclât sa gorge. Regard déplacé vers les yeux de chacun s'étant retourné, le sourcil levé interrogateur, la chope suspendue.
D'une voix craquelée : "Je dois partir, vous le savez, n'est-ce pas ?". Pas de réponse audible, mais sentiments partagés.
L'elfe marchât, doucement, se dirigeant vers la grande porte mais s'arrêtât près d'elle. Planta l'ambre de ses yeux dans ceux d'un nain passablement éméché. Hésita, puis lui posa la main sur l'épaule.
"Saouline Yselkïn, sois maître de la demeure. Prend soin de ses occupants. Bonne chance, et merci."
Des clés changent de main, un faible sourire éclaire le visage de l'elfe qui se retounre, et s'en va à jamais.
Alors, il respire seul, un air de liberté.
21:13:07 Gamh | oula ya mjo qui s'est incrusté dans la phrase