Taverne du Sanglier Hirsute.

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Ironail
Le déboussolé
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Taverne du Sanglier Hirsute.

"Le monde est un endroit fabuleux, petit. Tu sais, toutes les histoires de ton ton enfance que ta mère te susurrait à l'oreille alors qu'tu lui tétais l'sein... les histoires de contrées extraordinaires fracassées par la magie, envahies par des hordes de créatures qui pourraient avaler c'te taverne entière si ça leur chantait... tu vois l'genre d'histoires? Ben dis-toi qu'elles sont toutes vraies. Toutes.
V'la le monde dans l'quel t'es né, petit. V'la le monde que tu te dois d'explorer."

Un attroupement de jeunes hommes et femmes désœuvrés s'était regroupé autour d'une des tables de la Taverne du port de Ratchet. Ici, Horde et Alliance se côtoyaient sans trop d'embrouilles: les casseurs gobelins armés jusqu'aux dents veillaient à ce que a paix soit maintenue dans la ville neutre. Autour de la table en chêne massif des Hinterlands, étaient assis deux orcs, trois humains, une nain, un gnome et un mort-vivant. Tous avaient les regard fixé sur le vieux Tauren qui parlait.

"J'vais pas vous ennuyer avec des récits d'mes voyages... ça serait trop long à raconter pour le temps qu'il me reste dans ce monde de toutes façons. Mais j'vais pour dire pourquoi explorer est pour moi plus qu'une façon d'vie... c'est une raison d'être."

Des boissons sont commandées, un ou deux autres matelots viennent s'installer à la table déjà remplie. Des cigarettes aux fumées âcres sont allumées, et immédiatement, une brume verdâtre enveloppe le coin de la taverne, cachant à la vue des autres clients la table du Tauren. Ses paroles sont lentes, et il parle dans le dialecte des mers du sud, le Gadiouche. Son audience semble parfois peiner à comprendre son accent, mais lui continue, imperturbable. Il ne fume pas, et le simple gobelet en bois placé devant lui est rempli d'eau. Il reprend.


"Explorer, c'est pas seulement trouver l'endroit caché que tu cherches depuis des années. C'est pas seulement trouver les trente-six chemins qui y mènent, tous plus compliqués les uns que les autres. L'exploration, c'est surtout rapporter des images et des mots de ton voyage à tes confrères explorateurs. C'est échanger tes histoires avec eux. Et par dessus tout, c'est garder ta capacité d'émerveillement quand, ne serait-ce qu'une fois, tu vois une image ou tu entends une description d'un endroit tellement fantastique, tellement mystérieux, que tu ne peux que te l'imaginer."

Il s'arrête, et boit une petite gorgée d'eau. Sa gorge est si aride et sèche, sa voix si rauque, que les jeunes humains assis près de lui entendent l'eau ruisseler au fond de son estomac.


"On s'en fout de savoir comment y'aller, au final. Celui qui connaît tous les chemins, qui a vu tous les endroits, ben c'plus un explorateur, didiou. C'est autre chose. Mais c'est plus un explorateur. Tandis que l'homme qui un jour tombe sur des images d'un endroit inconnu, qui se surprend à rêver d'un tel endroit... lui a compris l'truc.

Donc voilà pour mon avis, les jeunes. Si un jour vous v'rendez compte que le monde n'a plus de surprises pour vous... il est grand temps de raccrocher les bottes derrière la porte et de chercher une p'tite ferme pour cultiver son jardin. Ça j'vous le dis."

Groupie n°1 d'Eléïs.
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