Fable Gilnéenne

Envie de parler de vos aventures sur Azeroth, de consigner vos récentes découvertes essclusives, de vous montrer sous tous les angles ? Venez raconter vos aventures ici !
Avatar de l’utilisateur
Aléquia
Messages : 1779
Inscription : lun. 21 déc. 2009, 00:00

Fable Gilnéenne

- Qu'est-ce que cela te fait de savoir que l'on rêve de toi ?

Interloquée par cette question, Eeydve Notaré dévisagea longuement sa sœur, Aléquia qui venait de s'accroupir à côté d'elle.
Aléquia avait onze ans, Eeydve n'en avait que huit, mais un comportement particulièrement mature de la part de celle-ci arrivait très vite à faire oublier leur différence d'âge, n'en déplaisait à Aléquia.
Eeydve n'était pas habituée à ce que sa sœur lui parle de cette manière, et elle attendait au tournant une farce ou quelque chose qui donnerait l'occasion à Aléquia de prouver son implacable supériorité ; mais contrairement à ses attentes rien se produisait.
Finalement, en se mordillant la lèvre inférieure, elle se décida à parler :

- Cela veut juste dire que je suis quelque chose pour quelqu'un, c'est pas mal, mais pas la peine d'en faire un fromage.

Aléquia plissa le nez. Une légère bruine commença à s'inviter dans la campagne de Gilnéas, mais les fillettes ne s'en souciaient pas.

- Ta vie est pas drôle ma pauvre, reprit enfin Aléquia, tu sens les choses comme une pierre, et tu t'étonnes de ne pas me rattraper ensuite !

Eeydve jeta un regard en l'air. Elle ne connaissait pas ce mot, mais comprenait bien qu'elle venait de se faire traiter de matérialiste finie et coincée,
et que c'était l'une des nombreuses raisons pour laquelle Aléquia était, et restait, la meilleur.

- Mais on ne peut pas t'en vouloir, continua Aléquia, MOi, j'ai vécu des aventures, et toi, tu es trop petite.
- Des aventures ? Demanda Eeydve l'air perplexe, tout à fait justifié connaissant Aléquia.
- Oui, je peux te raconter ça, mais je vais pas le faire à la manière des vieux.

Aléquia surnommait "les vieux" les adultes. Elle ne les appelait pas "adultes" puisque cela impliquerait qu'elle ne soit pas un, ce qu'elle ne supportait pas.
Elle reprit :

- C'est à dire, sans en rajouter des tonnes... Tu vois le topos ?

Eeydve Hocha la tête, à demis-convaincue.

- C'est bien sœurette. C'était un jour... Normal, bientôt la nuit je crois. Je me promenait près de la frontière avec la forêt des pins argentées.
- Là où ils veulent construire un mur ?
- Oui. Je disais... Et là, surgit un homme loup monstrueux, tout noir !
- Quoi ?

Image

- Je te jure ! Il avait l'air super agressif, et il faisait des trucs de loup... Tu vois ? J'aurais pus l'affronter et le tuer seule, mais cela risquait d'âbimer ma robe, donc je me suis enfuie.
- Où ça ?
- Dans la forêt des pins argentés ! Heureusement, comme je cours vite, je l'ai rapidement semé. Je voyais encore les montagnes qui faisaient frontières avec Gilnéas, mais il n'y avait aucun bâtiments !
- Même pas Ombrecroc ?
- Ombrecroc... Euh, zu... Justement ! Ombrecroc avait disparu !

Image


La bruine doubla d'intensité, et un élégant brouillard profita de ce moment pour venir lui tenir compagnie, mais cela n'importuna pas Eeydve dont l'écarquille-ment des yeux grandissait au fur et à mesure du récit d'Aléquia.


- C'est vrais ce que raconte Aléquia ?
- Bien sûr que oui ! Il n'y avait plus aucune maisons et plus aucun arbre ! Mais je ne suis pas idiote, je savais que c'était un truc qu'avait lancé le sorcier ou l'homme-loup.
- Une malédiction ?
- Hm... J'aurais pas appelé ça comme ça, mais on va prendre ce mot, pour que tu comprennes.
- Et ensuite ?
- Je suis pas stupide je t'ai dit, j'ai couru ! Mais sans les arbres, je savais pas trop où j'étais. Mais finalement, tu ne devineras jamais ce que j'ai trouvé.
- Dis !
- Des chaises volantes, ouais.

Image


- Aléquia, tu penses que c'était des fantômes ?
- Au départ j'ai cru ça, mais je suis courageuse, pas comme toi. Donc je suis allée voir, et il y avait pas de fantôme, je crois. Les chaises volaient sur place, et elles ne bougeaient pas. C'était un peu comme si elles étaient dans une maison invisible, tu vois ?

Eeydve transmit une négation par un léger mouvement de tête, ce qui eu pour conséquence un soupir que Aleq' ne chercha pas à cacher. Aléquia ne donnait jamais d'explications précises à sa sœur, car, au fond d'elle, elle ne la considérait pas comme une attardé mentale contrairement à la bonne moitié de la population gilnéenne.

- Et alors ? Questionna Eeydve afin de détourner l'attention de sa gaffe.
- Je me suis assise dessus, mais je suis pas restée longtemps car c'était un peu nul. J'ai donc continué à courir vers le nord...


Aléquia accompagna cette parole en pointant son doigt vers un rocher afin de montrer à Eeydve où se situait ce nord. En réalité, elle pointait l'est, mais il faut dire qu'elle n'en avait pas grand chose à faire.

- J'ai tellement couru que je suis arrivée jusqu'à Dalaran, la ville où il y a plein de mage, et là...
- Quoi, "et là" ?
- Dalaran avait... Disparu !
- Comme Ombrecroc ?
- Non, il y avait un gros cratère à la place de Dalaran, avec plein de poussières magiques partout ! On avait l'impression que Dalaran s'était envolé, en emportant plein de sol avec elle !
- Je te crois pas.
- Je te jure que c'est la vérité... C'est des mages, ils peuvent tout faire. Bon, j'ai voulu voir ça de plus prêt, pour retrouver Dalaran et que tout le monde me félicite, mais j'ai eu un gros gros problème... Le sol c'est ouvert en deux juste devant moi, et une grande crevasse toute blanche est apparue d'un coup !

Image


Comme Eeydve paraissait complétement perdue, Aléquia consentit à lui faire un dessin explicatif. Elle sortit une baguette d'argent, qu'elle avait volé lors d'un repas chez le roi et qui était ornée des écussons royaux de Grisetête, et commença à gratter la terre à côté d'elle. Rapidement fatiguée de ce labeur qui s'était révélée plus ardue que prévu, Aléquia abandonna l'idée et reprit son histoire :

- J'ai eu vachement la trouille ! Donc j'ai couru dans l'autre sens. Ma robe était sale, et je voulais prévenir que Dalaran avait disparu, comme ça tout le monde me trouverait très intelligente de l'avoir remarqué. Mais pas de chance, les arbres était revenus ! Et Ombrecroc aussi ! Et tout était revenu !

Aléquia s'arrêta pour observer sa sœur. Eeydve paraissait totalement hypnotisé par ce que racontait Aléquia, aussi invraisemblable qu'était son histoire.
Lorsqu'elle remarqua que Aléquia s'était arrêtée, Eeydve se mit à lui lancer de rapides regards plaintifs lui intimant de continuer. Aléquia remit une mèche de ses cheveux noirs corbeau en place, et répondit à son désir.

- Je me suis dirigée vers bois du bûcher, pour trouver des gens à qui raconter ma... Euh... Malecdition. Mais il y avait personne ! Pas un chat !

Image

- Là, j'ai eu peur pour les habitants, car je suis gentille quand je veux, moi. J'ai pris un cheval dans une chevalerie, et je suis partie comme une héros vers Gilnéas.
- Tu sais monter sur un cheval ?
- Mais oui, je suis douée !... Mais le cheval l'était moins. Juste après avoir passé la frontière, cet idiot à eu peur.

La bruine, toujours la même, c'était intensifiée au point de pouvoir être qualifié de pluie et de gêner Aléquia dans sa narration. Lassée de ces interruptions, cette dernière ordonna, avec une certaine mauvaise humeur, à sa sœur de la rejoindre dans une maisonnette proche qu'elle appelait sa "sixième maison", et ce à juste titre.

Tout le territoire appartenait à la famille Notaré de Siflune, et tout chose, vivante ou non, qui y pénétrait était automatiquement placée au dernier rang de l'échelle sociale de Aléquia, qui contenait d'ailleurs que deux rangs : Aléquia, et les larbins ( aussi appelés la plèbe, les bouseux, ou les êtres inutiles ).

Aléquia fit, au préalable, un peu attendre Eeydve, histoire de s'amuser à la voir s'impatienter, et repris son récit là où elle l'avait arrêté.

- Ce crétin de cheval paniqua pour aucune raison, et me jeta dans un trou ! Au départ, j'avais un peu mal, mais pas beaucoup, je supporte la douleur....
Mais je croyais quand même m'être cassé le bras gauche. Bref, j'allais vite oublier que j'avais mal, car il y avait un truc extraordinaire dans ce trou :
Des poissons volants !

Image

- La maîtresse des moissons m'avaient parlé des poissons volants, coupa Eeydve.
- Oui, mais c'est pas les mêmes que tu connais. Ceux-là, ils flottaient en l'air, c'est comme si l'air c'était l'eau pour eux !
- Des oiseaux sans ailes ?
- Je ne dirais pas cela comme ça... Mais je ne sais pas pourquoi. À force de voir des trucs bizarres, les poissons volants ne m'ont pas intéressés longtemps.
Mais en fait, j'étais en même temps captivé par autre chose... C'était un reflet de lumière, très fort, qui m'empêchait de voir trop loin.
- Du brouillard ?
- Je ne suis pas débile, donc tais-toi. C'était pas du brouillard, mais je vais y venir. Donc... J'ai décidé de laissé tomber les poissons pour voir ça de plus près.
J'ai retrouvé ce cheval débile, je lui ai donné montré qu'il ne faut pas plaisanter avec Aléquia Moonwisle, je suis montée dessus et je suis partie vers cette... Chose.

Un hurlement d'Ettins se fit entendre au loin, mais les fillettes ne bronchèrent pas : Un Ettins n'attaque jamais aussi prêt des villes.

- C'était étrange, continua Aléquia, plus j'essayais de me rapprocher de la capitale, plus je me dirigeais vers la mer et le vieux phare. Jusqu'à la mer en fait, après mon cheval a sauté dessus, et j'ai continué.
- Quoi ?
- Ah, oui, je t'ai pas dit. J'ai découvert que je savais marcher sur l'eau avec un cheval ! C'est cool, non ? ... J'en étais où ? Rah, tu me fais toujours oublier ce que je voulais dire.
- Tu en étais à "la mer", et au "marche sur l'eau".
- Oui oui... Mon cheval galopait sur les vagues, c'était amusant trente seconde mais ça saoulait rapidement. Mais j'ai enfin trouvé ce qui me bloquait avant, c'était une sorte de colline toute blanche et brillante qui recouvrait... Tout Gilnéas.

Image

- Tout ?
- Je sais pas, mais je crois que c'était tout. Et justement, j'avais peur que notre maison soit recouverte par ce machin blanc ! J'ai donc essayé d'escalader cette colline, mais rien à faire, c'était aussi glissant que du savon. Je suis alors partie faire le tour, pour voir si y avait pas un coin où je pouvais monter. Mais il n'y avait rien ! Nul ! J'ai donc fait un plan : Je devais monter tout en haut du grand phare, et utiliser un sort de chute lente pour arriver en haut de la colline.
- Je croyais que tu savais pas faire de sorts ?
- Quand je suis pas concentrée seulement ! Et tais-toi j'ai dit ! Je ne vais pas te raconter la route et le sort, ça servirait à rien...

Eeydve ne comprenait rien, mais Aléquia n'était pas douée pour raconter. Comment se représenter mentalement ce mur blanc, ce phare, cette mer, et ces décors changeants avec des indications aussi mauvaises ? En réalité, même Aléquia ne connaissait pas vraiment ce qu'elle racontait.

- Mais mon plan a marché, reprit Aléquia en souriant, et je suis arrivée en haut de la colline !... Mais pas longtemps. Oui, à peine j'ai touché le sol, qu'il a commencé à ce détruire ! Tout s'effondrait autour de moi !

Image

- J'ai pas pleuré hein, je reste toujours forte ! Mais je pensais vraiment que je j'allais mourir.
- Et tu t'es sauvée comment ? Questionna Eeydve qui était au comble de excitation.
- Je t'ai vu.
- Moi ?
- Oui, tu te baladais, à faire tes trucs idiots habituels, comme ramasser des fleurs... Puis ensuite, je me suis réveillée.

Eeydve n'avait que huit ans, mais elle possédait déjà un esprit rapide. Ce coup ci, cela n'a pas manqué, et son excitation disparue en un éclair remplacée par une série de regards haineux en direction de sa grande sœur, qui s'attendait évidement à cette réaction. "Aléquia lui avait encore raconté n'importe quoi."

- Alors, dit Aléquia, ma première question... Cela fait quoi de savoir que l'on rêve de toi ?
- Ça énerve ! T'es nulle Aléquia ! T'es qu'une menteuse !
- Pourquoi ?
- T'as rien fait de tout ça !
- Mais si, je l'ai rêvé.
- Ça compte pas !
- Tu vois, Eeydve, la différence entre nous deux. Moi, je vis mes rêves, quand je dors, et quand je dors pas. Quand ils seront plus là, je ne serais plus rien. Pour moi, ça compte. La réalité, je la domine pour mieux vivre ce que je souhaite.
- M'en fout, maintenant, tu me dirais que tu es une fille, que je me demanderais si tu serais pas un garçon en vrais !
- Ok, je suis un garçon, et je suis une menteuse, tu prends ça comment ?

Et Eeydve sortit de la maisonnette en larme, accompagnée par les rires d'Aléquia.
La bruine s'arrêta, le soleil ré-apparu, et un Ettins hurla.

Image
Avatar de l’utilisateur
Aléquia
Messages : 1779
Inscription : lun. 21 déc. 2009, 00:00

Re: Fable Gilnéenne

Ah, désolé pour la qualité des screens, j'étais obligé de prendre certains pas excellents que je n'avais qu'en un exemplaire.
Et c'est pas de la haute littérature, mais j'ai évité le pavé immonde de "Aléquia Notaré" =P.

Les vrais explos vont revenir avec Saouline, qui va arrêter de glander, boudiou.
Avatar de l’utilisateur
Caxu
Messages : 532
Inscription : mer. 05 mai 2010, 01:00

Re: Fable Gilnéenne

J'adore :D

Image
Avatar de l’utilisateur
Petitedrood
Le chercheur de trésors
Messages : 2128
Inscription : mer. 29 déc. 2010, 00:00

Re: Fable Gilnéenne

J'adore aussi
Très joli ! =)

:essplo:
Avatar de l’utilisateur
Zhao
Parleur
Messages : 3802
Inscription : jeu. 27 août 2009, 01:00
Localisation : Tout en haut de ma colline

Re: Fable Gilnéenne

J'ai bien aimé aussi !

21:12:58 Gamh | bien s^^ur
21:13:07 Gamh | oula ya mjo qui s'est incrusté dans la phrase
Avatar de l’utilisateur
Aléquia
Messages : 1779
Inscription : lun. 21 déc. 2009, 00:00

Re: Fable Gilnéenne

Merci alors ( pourquoi il n'y a pas un petit smiley chinois qui s'incline sur ce forum =( ? ).
Avatar de l’utilisateur
Ironail
Le déboussolé
Messages : 3640
Inscription : mar. 15 déc. 2009, 00:00

Re: Fable Gilnéenne

C'est très beau. Je suis fan de l'idée de fable avec les deux enfants.

:bball:

Groupie n°1 d'Eléïs.
7 messages • Page 1 sur 1