jeu. 10 janv. 2013, 12:12
(A p B)= B € S {B/A}
Cette forme logique signifie que la réalité peut être saisie comme une structure duelle dans laquelle un signifiant (expression physique ou matérielle de la signification) s’associe à un signifié (contenu de la signification). Dire donc d’une réalité quelconque qu’elle a un sens, c’est l’appréhender à travers un signifiant et un signifié. Cette forme qui nous sert d’ idéal-type 13 est aussi l’expression empirique des éléments représentationnels contenus dans l’univers mental et/ou symbolique du corps enseignant.
Les représentations sociales permettent de comprendre comment les individus ou les groupes développent des pratiques sociales spécifiques. La théorie des représentations est une théorie de l’herméneutique sociologique dans la mesure où elle confère un intérêt particulier à la relation sujet/objet. Et comme l’a fait remarquer Jean-Claude Abric (1994 : 12) « un objet n’existe pas en lui-même, il existe pour un individu ou un groupe et par rapport à eux. C’est donc la relation sujet-objet qui détermine l’objet lui-même. Une représentation est toujours représentation de quelque chose pour quelqu’un ». Ainsi, la modélisation de ce rapport nous permet d’appréhender assez aisément le contenu, la structure, le fonctionnement et la dynamique des représentations sociales.
En appliquant l’expression de la forme logique B/A, c’est-à-dire signifiant/signifié à notre étude, B devient l’inclusion scolaire et A les représentations sociales. Le phénomène social B (inclusion) qu’on veut étudier est pensé en rapport avec A (représentations sociales) qui se trouve être son sens ou mieux la source de sa signification. En effet, on cherche dans la relation A p B le phénomène B qui est l’image, l’expression et la manifestation de A14. (A p B)= B € S {B/A}signifie que A est lié à B et B appartient à un système déterminé S (S représente ici le milieu, le contexte, la situation, le champ scolaire : bref, l’école) où B n’est pas seulement B, mais il serait à la fois B et A. Dans ce cas, A et B s’associent, se confondent et s’intriquent. Les différentes relations qui existent entre A et B s’insèrent dans un environnement sémantique caractérisé par un langage, une idéologie, une vision du monde.
L’approche par le schème herméneutique permet aussi de considérer B (inclusion) comme un signe décomposable en signifiant (ce qu’elle est) et en signifié (ce qu’elle exprime). Ce schème aide à rendre intelligible le phénomène de l’inclusion scolaire selon des lignes de sens pertinentes. Il permet de saisir le réel comme sens. En d’autres termes, le schème herméneutique envisage le rapport au réel sous le prisme de la signification. De ce fait, dans la recherche de signifiés divers (A), la réalité (B) est une constellation de sens à interpréter. Le sens que A accorde à B participe à la détermination de la nature des stratégies mises en œuvre pour la construction/réalisation de B.
Une pensée systémique de la complexité serait nécessaire pour s'opposer à une vision binaire et dichotomique.