[font=Georgia]Qui eut cru qu'un simple bouton de mon gyrocoptère ait pu me téléporter dans d'autres dimensions, plus épouvantables et fantastiques que tout ce que l'humain ait pu voir de son histoire sans succomber à la plus démoniaque et profonde folie ?
C'est pourtant ce qui m'arriva en cet après-midi nuageuse. J'étais en train de me balader joyeusement dans les airs avec un filet pour attraper l'air volatil, et constatant au bout de quelques heures mon insuccès, je remarquais aussi que ma jauge de carburant avait assez peu suivi et était dans un état critique. Ayant laissé mon prototype d'adjustateur chez moi, je sortis mon mappemondeur à positionnement quartzien pour effectuer un transfert de carburant. Mais au lieu d'actionner l'ouverture du port de carburant annexe, j'ai accidentellement démarrer le moteur de pilotage automatique avancé, auquel il manquait un cerveau. Celui-ci utilisa donc le mappemondeur pour s'aider et le résultat fut sans équivoque.
J'eus l'impression que le gyrocoptère vola en éclats, tandis qu'une épaisse fumée blanche m'empêchait de voir mon propre tableau de bord. Mais au bout de quelques secondes, la brume commença à se dissiper.
Retrouvant rapidement la vue (merci mes lunettes ingé), je pus voir qu'une lande gigantesque s'offrait devant moi. L'anxiété et l'incompréhension demeurèrent, mais furent progressivement substituées à la curiosité indomptable qui faisait ma réputation dans le cercle des Nécrogénieurs de Fossoyeuse. La lande était très étendue, mais les lointaines montagnes furent rapidement visible à l'oeil nu, et je descendis dans le canyon qui s'ouvrait dans un éclair verdoyants qui m'aurait aveuglé si je n'avais eu mes lunettes. D'ailleurs au moment où j'écris ces lignes, ma table de travail est jonché de lentilles spéciales qui me permettrait, je l'espère, de ne plus voir cet éclat de lumière à chaque coin de montagnes.
Une architecture typée kaldoreï très ancien et une gravure colossale d'âge titanesque me firent imaginer que j'étais en train de parcourir le Rêve d'Emeraude, impression confirmée par la suite. Seuls les livres m'avait donné un aperçu de ce que cette zone recelait comme mystère, et les fouler du pied fit monter une dose d'adrénaline telle que je n'en avais que rarement ressentie lors de précédentes cavalcades.
Je me souvins de vos récits qui parlait de cette forêt, et c'est avec une curiosité insatiable que je la parcouru, prenant par-ci par-là des échantillons destinées à de futurs expériences. Après tout, les Apothicaires ne crachent pas sur de potentiels poisons de contrées lointaines, et me l'achèteront à prix d'or. Bwahaha.
Ma première désagréable surprise fut la lumière irradiant l'eau de la cascade.
"Mouarf allons voir au bord de l'eau si elle n'aurait pas deux trois secrets à livrer" me disais-je. Les secrets je les ai mangé en pleine poire :
Effectivement un effet d'optique m'empêcha d'apprécier correctement la distance et l'eau sacrée me brûla atrocement la chair, si bien que j'en perdis connaissance. Heureusement, mon fidèle Jeeves était là et me ramena conscient. Que serais-je (et mes compagnons de raids distraits) sans lui ?
La forêt était magnifique, et une amusante et épaisse boule gluante reposait au milieu des arbres en lévitation.
Reprenant mon gyrocoptère, je vis que la dimension semblait effondrée plus au nord, et d'expérience redoutant ces distorsions, je pris plein sud à travers la lande gigantesque d'où j'étais arrivé. Après de long kilomètres, la végétation revint, m'offrant toute une panoplie de sucs et de spores à prélever. Au delà de mon mépris de réprouvé pour tout ce qui attrait à une beauté autre que mortelle, je trouvais ces plantes tout à fait magnifiques et les contempla un long moment.
La distorsion que j'avais laissé derrière-moi au nord avait une jumelle tout aussi inquiétante au sud, et inopinément le sol s'effondra tandis que le temps commença à ralentir. J'ai claqué mon [Sang-Froid] et atteignit le bouton pressé initialement par erreur, dans l'espoir que l'arrêt de la machine me ramena en des terres moins instables. Après un moment dans le Néant Distordu qui parut une éternité de plusieurs dizaines d'heures dans le frimas de l'espace à me demander comment pourrais-je rentrer en Azeroth vu que mes appareils étaient tout deux en panne sèche.
Finalement le continuum espace-temps se réouvrit de lui-même et je fus projeté instantannément au dessus de Hautebrande, mon filet à air volatil à la main, abasourdi par ce qui ne semblait pas se détacher d'un rêve juste trop réaliste. Heureusement que les sacs de spores me dissuadèrent de cette dernière hypothèse.[/font]
Bonus :
- Spoiler: Afficher
- Bon je sais que vous aimez bien prendre de belles photos quand vous visitez le Rêve, mais pensez à retirer les cables après vos séances photos !

Parce que moi ça me fout les nerfs en boule !
