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Chronique d'album.

Publié : jeu. 23 sept. 2010, 19:38
par Valvacius
Bonsoir, bonjour et bonapraim !

Je propose à vous tous d'écrire des chroniques d'albums que vous avez aimé, en argumentant, citant et donnant des références, des liens. J'ai toujours eu cette idée et là ça me tente encore plus. Si ça vous tente, à vos clavier ! A vos oreilles et à votre patiente !

Valvasuxx

EDIT : Je vous prépare un ptite chronique pour Zao (seulement leur premier album, le deuxiéme étant plus axé metalcore [le genre à la mode ces temps si]). Sinon, Neurosis, Gojira, Death, Rush sont au programmes mais pas pour tout de suite.

Re: Chronique d'album.

Publié : ven. 24 sept. 2010, 14:26
par
Bonne idée, je proposerais bien le même genre de sujet sur les bouquins, je suis un biblivore, surtout dans le genre fantastique et heroic-fantasy =)
Pour ton sujet Valvacius désolé mais j'ai pas grand chose à proposer :D

Re: Chronique d'album.

Publié : ven. 24 sept. 2010, 20:18
par Zhao
J'écoute beaucoup de styles musicaux différent. Il n'y en a aucun que je déteste réellement. Néanmoins, je connais mal le monde de la musique électronique en général. Pourtant il y a un petit sous-genre de l'électro que j'apprécie depuis longtemps. Cette espèce de musique faite en grande partie à gros coup de synthés, avec un bon rythme type hiphop.
Certains appellent ça de l'Abstract Hiphop, mais je ne suis pas vraiment en accord avec cette classification, étant donné qu'elle inclue aussi des musiciens comme Dj shadow, Dj Krush, et que ce dont je veux vous parler n'a pas grand chose à voir.
Non je vous parle de cette musique étrange et inclassable, représentée par les types d'Abstrackt Keal Agram, ou encore Sixtoo (enfin la pour les synthés, c'est pas vraiment ça, mais on retrouve l'esprit).

Un ami m'a passé cet album cet après-midi. Et je crois que j'accroche plutôt bien. Je ne l'ai pas encore assez digéré pour en faire une chronique construite et recherchée, mais bon, dites-vous que c'est mes premières impressions que je vous livre.
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Depth Affect – Hero Crisis
Je crois qu'on peut dire que tout est résumé dès les deux premières pistes. Quoi que pas vraiment en fait, étant donné que la suite est nécessaire autant qu'intelligente et intéressante . <- Phrase useless.

Junior International
Un rythme un poil saccadé, une voix décharnée/déconstruite dont les quelques syllabes répétées se suffisent à elles mêmes, des synthés bien "fat" comme on dit et crades comme il faut.
Ca part bien, très bien. Le beat est sec mais pas trop présent, et la tension est maintenue jusqu'au bout. Ces types ont compris ce qu'est la stéréo et ils nous en font profiter.
Le morceau se termine calmement sur quelques notes égrenées sur une guitare acoustique (on va le retrouver d'ici peu) avant d'enchainer assez magistralement sur :

Hero Crisis
Ce "chant" déstructuré est de retour pour de bon, ca va devenir la ligne directrice de cet album. Le morceau est direct, franc, tend carrément vers la pop, et la sonorité globale rappelle parfois M83 (tiens, des copains d'Abstrackt Keal Agram dont je parlais au début).
La mini-coupure a 1 minute 43 me fait sursauter, je crois que le disque a été coupé mais non, ça repart avant que je comprenne. C'est bien pensé et surtout ça recentre l'attention.
Au final, je ne sais pas trop quoi penser de ce morceau. Je disais que le morceau est direct et franc, c'est vrai, mais aussi mélancolique et calme. Une petite mélodie cristalline et tristounette pointe le bout de son nez a partir de la deuxième moitié du morceau pour ne plus vraiment nous quitter. Un contraste particulier.
Allez, la suite !

Street Level
Ooch, l'intro est rude. C'est saccadé, et très sec. Et la, une voix se pointe, pas coupée et charcutée comme sur les deux premiers titres. La c'est un monsieur nommé Giovanni Marks (alias Subtile) qui s'impose. On comprend mieux le côté hiphop que l'on ressentait au début de l'album.
Arrivé a la fin de ce court morceau, je me dis qu'en fait, je n'ai pas écouté ce type : je me suis focalisé sur l'instru. Faut dire que ça pète, c'est travaillé et très fin. Et ça donne presque l'impression que la partie rap du morceau n'est la que pour accompagner l'electro. Faudra que je réécoute plus attentivement la prochaine fois.

The Villain Stands
Un piano sale découpé a la Amon Tobin (version Foley Room) avec des bruits de jungle en arrière plan. Une petite ligne mélodique se superpose. Puis le "bruit" ambiant prend le dessus, et efface littéralement le reste. Une interlude passable, qui aurait pu être une intro géniale. Une minute trente de gachis.

Radish Field
Par contre, là, je ne suis pas déçu.
Quelques accords de guitare presque incongrus, presque folk et lointains. Puis une voix type hiphop subit le même traitement que la madame des deux premières pistes.
La tristesse, une petite joie enfantine qui nous donne envie de sautiller, des synthés bien gras, des petites clochettes. On passe du "tube de l'été" a une ambiance post-rock digne de Godspeed You Black Emperor, le tout avec un rappeur au flow bien lent torturé par un type qui viendrait de découvrir le montage audio.
C'est grandiose.

Girl's Math
Ça commence doucement ces petites sons type clochette sont de retours avec une voix cette fois-ci pitchée a fond mais découpée comme on en a l'habitude. Un moment de répis ? Pas vraiment !
Ça monte telle une mayonnaise.
Les synthés se superposent. Des petites notes, des nappes prenantes, un beat dans le ton. Une petite guitare subtilement désaccordée ponctue le tout. C'est violemment calme. Du genre t'as les jambes qui bougent et les yeux qui pleurent.


Dusty Records
Plus aïgu, plus sec. Plus poussiéreux. Je comprend d'emblée le titre. Awol One (faut que je voie ce qu'il a fait d'autre, celui la) pose ici une voix presque chantonnante sur un fond qui oscille entre le gentil, l'enfantin et le spleen. Ça rappelle ces vieilles photos jaunies par le temps. Et l'on a l'impression que de nos jours, tout est gris. Je n'ai malheureusement pas écouté les paroles, je verrais ça le prochain coup.
Il n'y a pas grand chose d'autre a dire, cette piste n'a pas une grand progression du début à la fin, mais possède une pâte indéniable et assez enchanteresse.

Oyster Bunch
On dirait la premiere piste, Junior International, en plus étouffé. Et en moins bien.
Décidément, cette deuxième interlude est aussi passable que la première, si ce n'est qu'elle fait une intro parfaite pour le morceau suivant.

Cotton Candy
C'est kitsh, mais c'est bon. Avec quelques (beaucoup en fait) changements, ça pourrait passer sur fun radio. C'est un mélange entre le soleil à la plage, et le crépuscule nuageux dans un coin de ville délabré tout gris. Entre un soir calme froid d'une plage terne du nord, et un week-end dans une banlieue ensoleillée, avec l'ambiance qui va avec.
Mais pu*****, cette basse envoie du paté ! Et m****, cette guitare pop-folk, ça tue ! Et bor*** ces synthés type dance du début des 90' ça secoue ! Et ces beats hiphop baveux qui font bouger !
Et pourtant c'est calme.
Comment font-ils ?

Dorothea Land
L'intro est lourde, grasse. Le rythme est asséné sans pitié. Des interludes guitare/voix parsèment le morceau comme autant de rayons de "j'veux pas me prendre la tête" au milieu d'un déluge fracassant de synthés crasseux.
Le morceau se termine avec des bruits de pas dans une rue déserte (quoique, on entend un chat), un jour de pluie. Je parlais pas de déluge juste avant ?
Je suis à terre. Dans une flaque d'eau.

Tumble Tug
Tiens de la mélodie. Enfin un type qui chante a grand renfort de vocoder et d'électronique. Une mélodie et lancinante, au rythme harmonique répétitif et aux paroles cryptiques.
Par dessous ça, un beat sec, et une instru toute en saccade qui font monter une tension illusoire... On sait d'avance que le combat est perdu.
La piste la plus originale de l'album. En effet, le tout retombe tranquillement telle une brioche qu'on oublierait de passer au four (comparaison qui tue).
C'est parfait pour "presque conclure" l'album.
Mais faut bien nous achever n'est-ce-pas ?

Basecamp Wolf
Le côté sale/crade de l'album revient. Avec plus de parasites que jamais. C'est désaccordé a merveille. Déconstruit comme il faut. Un synthé donne l'impression que son enregistrement est passé à l'envers, tandis qu'un autre plus aigu est compressé au possible. Des nappes assourdies couvrent le tout.
Pas besoin de beat, pas besoin de percus.
C'est malsain. La pluie de Dorothea Land s'est transformée en boue électronique grisâtre. C'est la fin du monde, mais on le savait déjà.


Après un album comme ça, je suis content d'habiter a St Nazaire, ville grise et industrielle, humide et crasseuse. Je me fume une clope assis a la fenêtre devant ce paysage mélancolique d'usines insalubres et de blockhaus abandonnés.


PS : Cette chro' a été écrite au fur et à mesure de mon écoute de l'album, mis a part l'intro et quelques menus détails. J'ose ésperer que vous me pardonnerez le caractére linéaire et descriptif de ce texte, mais écrire une vraie critique prend du temps, et je tenais a vous faire partager ma découverte.

Re: Chronique d'album.

Publié : ven. 01 oct. 2010, 18:55
par Valvacius
Bonsoir bonsoir ! Première chronique de Valvacius ! (c'est moi)


Bon, on va abordé un groupe de postcore, mais avant qu'est ce que le postcore ?!

Le postcore c'est un peu un mélange entre Doom (earth, sunn O))), Boris) et du hardcore (Blackbomb A) tout ça à grand renfort de travail sur les ambiance (doom toujours) qui selon les groupes peuvent être sombre, lumineuse, etoufante ect ect ...
Autant dire que c'est pas forcément un musique très complexe sur le fait de la technicité des morceaux, mais complexe sur le plan émotionnel. Pour Neurosis (le cas de cette chronique), ce sera des ambiances sombres, oppressantes, dures.


Bon, après cette très brève description, passons aux annales du groupe. Neurosis ... ça m'a au début fait pensé à un de ces groupes de trash complètements nases qui ont surfé sur la vague du Trash metal des 80' (Metallica, Slayer, Fear factory pour les colosses). Et bien je ne me trompais pas, en tombant sur leurs premiers morceaux on se rend compte que Neurosis, c'était de la merde, une voix pas terrible, des intrus pas travaillées, des riffs simplismes et une rythmique au tempo interchangeable tellement les morceaux se ressemblaient. Mais ! Il y a un MAIS ! Neurosis à changé, en 1994, le groupe sort alors un album qui brise totalement les cycle infernal de ce trash médiocre: Ennemy of the sun.
Celui-ci fait entrer Neurosis dans la légende pas connu du tout du postcore. Des ambiances travaillées, des ryffs certes simplistes mais bourrés d'émotions, des fûts toujours agressifs et une voix vomie qui agresse nos tympans avec férocité exprimant la rage du groupe. Aprés cette merveilles on attendait une baisse de régimes de la part des Californiens, mais NON !
Depuis Ennemy of the sun, Neurosis ne pond que des chef d'oeuvres ! Times of grace en est le parfait exemple : sombre, agressif (mais moins), avec une intro planante et des ryffs chaotique venant de la chansom suivante !

Mais ce soir, je vais chroniquer, avec de la bonne bière et le chef d'oeuvre de Neurosis : The eyes of every storm.


Alors, dés le début on remarque un changement avec les autres albums, celui-ci est moins sombre, moins de guitares saturées et de basses graves à distorsion durant 1min. Là on affaire à un album aérien, accompagné d'un synthé et mixé parfaitement. dés le premier morceau : Burn, on attaque du lourd, des roulements impressionnants sur les fûts, des guitares saturées mais pas trop. Et Steve Von Till au top sur ce morceau ! Le barbue crache ses paroles avec violence et malice. Mais c'est là qu'on remarque un changement ! Le voix est moins brutale qu'avant, les guitares moins agressives et le tout plus soft. Neurosis à changé sur cette album (mais est revenu sur ses pas au suivant Given to the rising). Un album moins accessible, plus changeant, on a de longs breaks planant sur fond de synthé et de cymbales. Accompagné par la voix de Von Till charmant notre esprit. Burn annonce la couleur, à 2min5 on passe d'une intro trés soft à un changement inattendu, tout bascule ! Les guitares se réveillent pendant 30s, la batterie ronfle de cymbales et la basse explose ! Puis ... tout s'arrête .... on plane. La voix du chanteur nous accompagne dans cette envolé, quand à 4min, la chute est annoncé, le cri est poussé ! Don't let it still your eyes ! Un hurlement suivant ce dernier accompagne avec horreur cette chute ... tout devient chaotique, on chute, dans un espace vaste et sombre. La musique accompagne cette chute avec attention. Comme un spectateur vicieux de nous voir mourir.

On se réveille ! Nous sommes tombé, mais nous avons survécu ! On est au bord d'une rivière. Une bruit se fait entendre, une douce mélodie jouée à la guitare. Nous sommes perdu, et celle-ci ajoute à notre découverte de cet endroit un peu de peur. 1min30 où on se demande où sommes nous ? Quand la voix laisse les instrument délivrer ce secret. Elle revient ! Cette voix ! On en peut partir ... on peut la toucher tellement elle est dense au son. Mais coincés, sommes-nous, on est inefficace. La nuit tombe, elle parle encore. Nous berce et nous apaise. Nous ne mourrons pas ici, la rivière nous emmènera. Effectivement, 4min, elle s'emballe, nous emporte dans ses flots déchaînés. Nous relâche plus tard, notre maison ! Notre foyer ! Mais pas encore, cette album doit encore nous faire voyager, c’est reparti ! Où allons nous ?! Je l'ignore, seule la musique le sait.

On se reléve, la rivière nous a porté. Il y a une tempête qui approche, tout est calme ... Elle ne nous touchera pas, c'est ce que nous dit la musique, et la voix nous apaise, nous instruit sur celle-ci. Le battement est seul accompagné par le synthé, les cymbales mugissent tel le vent, qu'on ne sent pas. La grosse caisse et les fûts reflêtent les gouttes qui ne nous touchent pas. Et les choeurs nous apaisent. La tempête est sur nous, l'oeil. Tout devient blanc, on est coincents mais aveuglé par cette clarté. Quand de la tempête surgit un cri, regardez ! Contemplez l'oeil de toutes les tempêtes ! Nous nous éloignons, tout deviens gris, on est mouillé, transportés par le vent.

Coincé par le souffle de cette tempête, nous sommes battus quand tout s'arrête. On tombe, lentement, et on découvre une plaine, dévastée, calme et sereine. Tout tourne, la fatigue, cette voix nous berce alors que la batterie accompagne notre coeur dans son battement. Mais ... ça ne va pas, le vent mugit, la tempête ! Elle revient, cachons nous ! Là ! Un rocher, tout va bien, elle passera nous hurle la voix, laissant s'abattre sur nous des guitares surchargées, chaotique au ryffs simplicime mais pourtant si apeurant. Tout s'arrête, on s'endors.

Un rêve ... la lumière nous berce, la lumière de notre dieu. Il nous apaise, nous berce. Les guitares accompagnées par des distorsions mixées entraînent cette voix crasseuse. La voix ! On la reconnaît, c'est nous. C'est notre conscience. Toujours douce sur le fond, elle voyage dans notre esprit, et parle à nos rêves. Elle provoque, une réaction. Tout vas s'arranger, mais avant, une épreuve nous attend. Un cauchemars ... apporté par les guitares au son discordant, grinçant. Nous sommes guidés vers l'horreur. Nous pleurons ... mais nous n'avons pas le choix, on doit y aller.

La lumière, chaude, dernière encore pour ce cauchemars. Nous arrivons ....

Le pont, les gens ... ils traversent. Et nous, nous n'avons plus conscience de nous. Ils sont accompagnés, ils fuient. Nous le sentons, nous sommes eux, et eux sont nous. Ils ont peur, le pont est dangereux. Il y a des traîtres. Mais les gens traversent ... Tout se ralenti ... les émotion sont plus fines, l'horreur s'empare de nous, alors que l'impression de flotter disparaît. Les gens nous voient, et nous ... nous approchons, malgré nous. Tout s'apaise, ils croient ce que nous disons. Mais que dit-on, on entend pas ! Et on s'approche encore, ils sont tous sur le pont, au dessus de cette rivière. On en aide certains, quand le temps ralenti encore sa course. On se voit, sortant nos armes, couper les liens, les sentiments fusent, peur, panique, horreur, haine. Ils vont mourir, trahis par nous ! Comment ! Pourquoi ! Ils sont morts ... tout est fini. Ils s'en vont, mais leur âmes sont là. Elle reviennent nous hante, tournent et nous brise à coup de sentiments ! Brisés, ce cauchemar, cette épreuve nous brisé !

Mais nous revenons, dans ce sanctuaire de la conscience. Notre voyage s’achève, elle nous ramène chez nous !

Nous pouvons voir ! Oui ! On voit cette maison, ce foyer. Tout reviens en ordre. Mais nous avons changé.



Voilà, chronique dure, très dure, écouter l'album en le chroniquant n’est pas conseillé car au bout de 3 min d'écoute je tombe dans une transe secondaire, inactif.
Cet album est avant tout une expérience à vivre. Tous les sentiments dégagés par les morceaux en font une piéce maîtresse de la disco de Neurosis !
En espérant que cela vous plaise !

Re: Chronique d'album.

Publié : ven. 01 oct. 2010, 19:11
par Zhao
Tiens, Valv' se prend pour Céline, avec ces bribes de phrases ponctuées a grands coups de points d'exclamation et de suspension. :D

Je n'aurai jamais décrit un album de Neurosis de cette manière, néanmoins, je dois admettre que ce groupe est à connaitre.

Re: Chronique d'album.

Publié : ven. 01 oct. 2010, 21:06
par Frizlol
ces groupes de trash complètements nases (Metallica,
J'ai stop ici

Re: Chronique d'album.

Publié : ven. 01 oct. 2010, 21:40
par Zhao
Valva y va fort, mais soyons objectif, Metallica n'est en rien un très bon groupe. C'est sympa, ça se laisse écouter si on aime le style, mais aucun album n'est vraiment notable ni original, ni particulièrement fin.

Bref, c'est pas naze, mais c'est pas le groupe du siècle, quoi. (d'ailleurs, Neurosis non plus, mais c'est de fait un cran au dessus).

Enfin dans tout les cas, ce que dis quelqu'un sur un groupe ne peux t'empêcher de l'aimer ou non, hein ? Du coup, rien ne t'empêche de lire la suite de la chro qui ne parle plus de Metallica.

PS : En plus ce con de valv' il dit que Slayer c'est naze. Alors que Dave Lombardo est un batteur assez bon. Enfin surtout quand il ne joue pas dans slayer en fait. Tiens, m'en vais réécouter Suspended Animation de Fantômas.

Re: Chronique d'album.

Publié : sam. 02 oct. 2010, 10:19
par Valvacius
Houla houla !

Je parlais des groupes complètement nases qui ont surfé sur le succès des grands groupe du Trash (Slayer, Metallica, Fear factory). Et oui, dans les 80' de nombreux groupe se sont lancés dans le trash, Neurosis compris, et se sont pris une branlée magistrale par des groupes créatif tel que Metallica ou Slayer.
Ensuite, Metallica est un bon groupe, et de plus une légende. Certe il n'a pas innové mais leur construction rythmique sont parfois totalement déroutantes, et les accords de guitares totalement incohérents donc oui, Metallica est bon, Slayer aussi. Donc Frizlol, relis bien avant de Taunt !

Re: Chronique d'album.

Publié : ven. 15 oct. 2010, 18:26
par Zhao
MILES DAVIS
- Première partie. -

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C'est reculer que d'être stationnaire.


Ce texte n'est à proprement parler pas réellement une chronique d'un album.
Plutôt une vision générale de ce qu'a fait Miles Davis de manière plus ou moins chronologique. De ce fait, cela risque d'être long.
Histoire de vous faire tenir jusqu'au bout, je vais intégrer au texte quelques extraits de morceaux, quelques vidéos, etc...

A la suite de cette vision de l'œuvre de Miles Davis, je ferais une brève chro de quelques albums.



Miles Davis, du Jazz ?
Du jazz ? Oui et non. Le terme jazz en lui même ne veut pas dire grand chose. Et Miles lui même en avait au final marre que l'on applique ce terme à sa musique. Bah oui, le jazz a ses stéréotypes, et est considéré par beaucoup comme une musique élitiste ou ringarde, ou je ne sais quoi encore.
De plus, au vu de la diversité des styles de musique qu'il a abordés, il me semble difficile de le faire entrer dans une catégorie en particulier.
Ceci explique la phrase d'introduction "C'est reculer que d'être stationnaire". Miles est l'archétype du musicien qui aurait préféré faire quelque chose de naze avec des mauvais musiciens, plutôt que de ré-enregistrer, rejouer dans le même style encore et toujours.

J'ai découvert sa musique quand j'étais encore tout jeune, je devais avoir 6 ou 7 ans, et j'allais a l'école de musique du coin. Un soir, rentrant d'un cours, j'ai entendu au travers d'une porte quelques notes étouffées sortir. C'était sûrement une classe d'analyse ou de commentaire d'écoute. Toujours est-il que c'était un enregistrement de Miles. J'ai tout de suite accroché. Néanmoins, à cet âge, on n'ose pas entrer a l'improviste dans une classe de "grands" pour demander quelle musique ils écoutent, je suis donc resté quelques années avec ces bribes musicales me trottant dans la tête.
C'est au collège, en 6ème, lors d'un voyage scolaire, qu'un type qui était en troisième m'a fait écouter quelque chose d'inouï, de simplement beau. C'était l'album Kind Of Blue. Je me suis mis dès lors a écouter tout ce que je pouvais du monsieur, écumant la médiathèque, téléchargeant vilement sur internet, et m'achetant des albums au hasard quand mes maigres finances me le permettaient. Un jour j'ai presque par hasard téléchargé l'album "Tutu", et j'ai découvert avec une joie insensée le morceau entier dont je n'avais aperçu que quelques notes au travers d'une porte.

Depuis, ma fascination ne s'est pas calmée.


Ses débuts.

Même si je prend sa carrière dans l'ordre chronologique, ce n'est pas une biographie. De plus, ma mémoire étant ce qu'elle est, des erreurs de dates peuvent se glisser.
Il est tout d'abord amusant de savoir que Miles aurait pu ne jamais jouer de la trompette. En effet, sa mère voulait lui offrir un violon pour son anniversaire. C'est son oncle qui dira a son père de lui offrir une trompette. Bonne idée.
Depuis cet instant, Miles n'a pas quitté son instrument. Il a appris vite, très vite, et rapidement il surpassa ses maîtres. Il se créa un son propre, sans vibrato, très pur, presque fragile.
Il déménageât à New York, sous prétexte d'apprendre la musique à la Julliard School, école plus que renommée. Mais il ne vint pas en cours. Il passa son temps à écumer les clubs, les bars, et les salles de concerts, pour écouter les "grands" : Dizzy Gillespie et Charlie Parker étaient les "stars" du mouvement bebop. Une musique qui fuse, incroyablement technique et originale. Parfois, il ose s'intégrer dans un "bœuf", sessions d'improvisations lors desquelles n'importe quel musicien peut jouer s'il le désire. Peu à peu Dizz' et le bird (Charlie Parker) s'intéressent à lui, ils deviennent amis, puis jouent ensemble.
C'est le début. Miles jouera Bebop. Nous sommes en 1945.


L'indépendance

Les années passent. Miles veut autre chose. 48/49. Miles rencontre des gens comme Gil Evans, un arrangeur ayant étudié la musique classique, inspiré par des gens comme Debussy. Miles cherche un son plus calme. La virtuosité du bebop le lasse.
Le "cool" va naître. Le jazz modal aussi. En quelques années, il se crée un son, une identité.
Il découvre l'étranger, la France en particulier, ou il s'y sent a l'aise. Pour la première fois, il est considéré en tant que musicien, et pas "musicien noir". Il rencontre Sartre, Boris Vian, Picasso, Juliette Gréco...
Il est célèbre. Il a déjà révolutionné le Jazz, en osant faire une musique calme, atmosphérique, et terriblement novatrice. Il ne s'arrêtera pas là.

Il va alors, en 1959 et en quelques jours, enregistrer une œuvre magistrale, symbole même du jazz modal, du cool jazz. L'album Kind of Blue.

Dès lors, plus de doute. Miles est un génie. Quelques notes, quelques accords, cela suffit pour faire de la musique. Les premières notes de son chorus (improvisation) sur So What en témoignent. Certains musiciens actuels les jouent parfois quand ils interprètent ce morceau, comme si elles étaient désormais indissociables de ce thème.



Cet album est incroyable pour l'époque, et il reste génial aujourd'hui.
Comme je l'ai dit, Miles a révolutionné l'histoire de la musique. Ce n'est que la première fois.
Déjà, il est entouré de futur géants. John Coltrane enchainera disques géniaux et novateurs sur disques novateurs et géniaux, par exemple, et sera acclamé, longtemps après sa mort.


Évolution

Désormais, il ne cessera de chercher à pousser plus loin l'expression musicale. Déjà, dans son enregistrement suivant, l'on ne peut presque plus parler de Jazz. Un arrangement du "Concerto de Aranjuez" pour guitare de Rodrigo ? Joué à la trompette ? Avec presque pas d'improvisations ? A vue de nez, ça sent sent le kitsh et le mauvais gout. Et pourtant.



Il va chercher, encore et encore. Se séparer de Coltrane, voyager, découvrir des musiciens. Puis il va trouver. Et révolutionner la musique une nouvelle fois encore.


Quintette de stars

1965 - Miles réunit autour de lui 4 musiciens. Inconnus pour la plupart d'entre eux. Des stars. Des génies.
Du moins, ils vont le devenir.
- Wayne Shorter au sax. Il sera connu et reconnu. Il fondera entre autre le groupe Weather Report avec son pote Zawinul.
- Herbie Hancock, au piano. Futur géant. Fondera les Headhunters deviendra mondialement connu, etc... Toujours vivant, c'est un des piliers du Jazz actuel.
- Ron Carter a la contrebasse. Une légende : un jeu rythmé, un son rond, un jeu de scène, tout en lui est bon. Véritable boulimique musical, il enregistrera par la suite avec énormément de formations, sera demandé par un nombre incroyable de musiciens, contribuera a l'enregistrement de plus de 2000 albums...
- Tony Williams à la batterie. Petit jeune, 17 ans, il fait preuve d'une maitrise de son instrument incroyable. Il est depuis cette époque acclamé par plusieurs générations comme étant a coup sûr un des meilleurs batteurs (techniquement parlant) au monde. (Valva, renseigne toi sur lui, tu vas voir).

A l'origine, c'était George Coleman au sax. Il a été rapidement remplacé par Sam Rivers, lui même remplacé par Wayne Shorter que j'ai présenté juste au dessus.

Et qu'est ce que tout ce beau monde donne ? Une musique enflammée. Des thémes barrés. Une musique tout dans la longueur, la mélodie. Une bande de fous furieux se renvoyant la balle : écoutez Ron Carter de Tony Williams (basse et batterie) se renvoyer les péches, écoutez la ponctuation d'Hancock au Piano, écoutez... C'est du grand art :


Toujours plus loin. Miles est fan de rock. Il adore le funk. Il adore ces nouveaux rythmes, il est impressionné par le son de Jimi Hendrix. L'éléctricité le fascine. Mettre des instrument électriques dans le jazz ? Voila qui ne va pas plaire aux puristes. Et BIM ! Troisième révolution.


Miles Electric

Ces nouveaux sons ne le lâcheront plus. Il en voudra toujours plus. Il va commencer "tout doux", en mettant un piano électrique a la place d'un piano, puis une basse éléctrique tout s'enchaînera. Il ne peut s'empêcher de rendre hommage à Hendrix. C'est le début. Vous pouvez comparer :



Il rencontre d'autres musiciens. Il les regroupe. Presque uniquement des futures stars la aussi. Miles à l'oeil pour repérer les petits génies :John McLaughlin, Chick Corea, Joe Zawinul, Dave Holland, et bien d'autre.
Il se sent enfermé dans le carcan habituel du Jazz. Il va exploser.
Inviter tout ses musiciens en studios (2 batteurs et un percussionniste en même temps, cela ne lui fait pas peur), les faire jouer sur des instruments électrique, les enregistrer en permanence... Et ça donne un son... Wouaw !
Comment dire. Quatrième révolution ?
Le nouveau Miles est né ?

Oui. Miles Davis enregistre Bitches Brew en 1970. Aucun mot ne peut décrire cet album. C'est sombre, c'est moite, c'est tortueux.



Les critiques de jazz descendent cet album : Miles s'est sacrifié sur l'autel de l'argent, il joue désormais du rock, de la pop... J'en doute. Aucun groupe de rock n'oserait jouer ça. Aucun groupe de Jazz non plus. Ceci renvoie a mon prologue : Miles Davis joue du Miles Davis.
C'est une période féconde. Et pleine de changements. Néanmoins, l'électricité colle a Miles.


Le rythme est soutenu, les tournées s'enchaine, le groupe fait des concerts de 4 heures. Pour avoir fait quelques concerts dans le genre (a mon humble niveaux, je ne prétend pas pouvoir faire moitié aussi bien que ces musiciens légendaires), je peux vous assurer que tenir ne serait-ce qu'une heure comme ça, ça vous tue. Vraiment. Vous êtes vidé physiquement.
Je vous explique : il n'y a plus de partition, plus de thème. L'écoute doit être constante et permanente. Le rythme est insupportablement soutenu. Fatigant.

Cette période va s'arrêter précipitamment avec deux concerts parus en album : Agharta et Pangaea. Les deux albums ont été enregistrés le même jour une suite de concerts, l'un après l'autre en 1975. Chaque album compte deux CDs.
Un tour de force. Essayez d'écouter ces 4 CDs de suite, vous comprendrez.


Miles est fatigué. Il fait une pause, rentre chez lui, se repose. Je me demande... comment a-t-il pu tenir 5 ans à ce rythme ? Et ses musiciens ? C'est inhumain.

Pause de 6 ans. On se retrouve en 1981.

La suite plus tard !

Re: Chronique d'album.

Publié : lun. 18 oct. 2010, 11:57
par Zhao
Z'en foutez en fait de mon supayr post sur supayr Miles.

/me est triste.